Les archives de Vasari saisies par la police italienne

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 30 mars 2010 - 428 mots

AREZZO (ITALIE) [30.03.2010] – Les manuscrits de Giorgio Vasari ont été saisis par la police italienne pour « fraude grave contre l'Etat ». Les héritiers ont déjà conclu la vente à une société russe. Suite du feuilleton.

Nouveau rebondissement dans l'affaire longue et non moins complexe des archives de l'historien d'art et humaniste de la Renaissance Giorgio Vasari. La police italienne chargée de la protection du patrimoine culturel – le Comanso Carabinieri Tutela Patrimonio Cultural – a saisi et mis sous scellés dans la salle d'audience du Palais Vasari à Arezzo les archives de Vasari. La saisie fait suite à un mandat du procureur public de Rome selon Reuters qui fait état d’une « tentative de fraude grave contre l'Etat ».

En octobre 2009, les héritiers du feu comte Festari avaient annoncé la vente des archives à une holding russe pour la somme de 150 millions d'euros. La vente sujette à une grande controverse, a été bloquée par la société de recouvrement fiscal Equitalia Cerit qui avait saisi les archives pour non-paiement d'une dette de plus de 700 000 euros et décida de les vendre aux enchères pour rembourser l'arriéré de paiement.

Celle-ci prévue le 9 mars 2010 a été annulée à la dernière minute sur décision du tribunal d'Arezzo qui avait accepté la demande de recours des héritiers Festara en désaccord avec le prix de mise en vente estimé à 2,6 millions d'euros, somme jugée trop faible. Le 16 mars 2010, la cour d'Arezzo autorise de nouveau la tenue de la vente pour la plus grande satisfaction des autorités culturelles italiennes.

Or, voilà que l'un des avocats de la famille Festari annonce que la vente des archives à la société russe a bien été conclue. Un contrat a même été signé et des garanties bancaires déposées a-t-il précisé au journal La Repubblica.

La décision du procureur de Rome « confirme la validité des soupçons exprimés sur l'acquisition des archives » a précisé Sandro Bondi, le ministre italien de la culture. Pour les avocats des Festara ce n'est qu'une « tentative désespérée pour bloquer la vente » et que ce n'est en aucun cas un stratagème pour forcer le gouvernement à acquérir les archives pour une somme équivalente à celle proposée par la société russe.

Giuseppe Fanfani, maire d'Arezzo – qui avait alerté le premier les autorités sur les dangers d'une telle vente – a qualifié la situation de « trouble » et estime qu'il est « maintenant temps de faire la lumière sur toutes les parties de cette histoire encore obscure » – d'où vient l'argent et quelle est la véritable identité de la société russe et ses motivations ?

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Place Vasari - Arezzo - Italie © D.R.

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