Les archives de Giorgio Vasari pourraient être vendues pour 150 millions d’euros à une entreprise russe

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 26 octobre 2009 - 413 mots

AREZZO (ITALIE) [26.10.09] – Les archives de l’historien et artiste Giorgio Vasari devraient être vendues à une holding russe pour la somme astronomique de 150 millions d’euros. Mais la ville d’Arezzo et l’Etat italien s’interrogent sur les modalités de la vente.

Casa Vasari

Les archives de Giorgio Vasari (1511-1574) vont être vendues à une holding russe pour 150 millions d’euros. Selon une enquête du Corriere della Sera, le contrat de vente a été passé cet été, et l’information a été rendue publique le 12 octobre, lorsque la Surintendance des Archives de Toscane en a notifié le maire d’Arezzo.

Ces archives se composent de la correspondance de Vasari avec Michel-Ange (17 lettres), Côme de Médicis, les Papes Paul III, Jules III, Paul IV, Pie IV et Pie V, Pierre l’Aretin, des dessins de l’artiste et d’une grande quantité de documents préparatoires à ses Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes.

Les archives sont conservées dans le Musée Vasari d’Arezzo, la maison que l’historien a fait construire vers 1540. Si la maison a été rachetée en 1911 par la ville, les archives sont la propriété des comtes Festari qui se battent depuis des années pour récupérer les droits exclusifs des archives, car les documents sont classés d’ « intérêt national » . Ils peuvent être rachetés par l’Etat au prix de l’offre. Ces documents sont inséparables de la Casa Vasari. Les archives ont fait l’objet d’une saga judiciaire complexe depuis les années 1980.

L’idée que les archives pourraient passer à des mains étrangères ulcère le maire d’Arezzo. Interrogé par la Republicca, le maire déplore « un scandale inacceptable » .
Concernant la restriction de déplacement des archives, le maire est dubitatif : « il est difficile de croire que l’acheteur dépense 150 millions d’euros pour acquérir les documents et laisse de bon gré les archives en place à Arezzo » .

L’Etat italien a fait savoir le 22 octobre dans un communiqué qu’il y avait de « nombreux doutes » concernant la transaction. Le ministère de la culture italien s’interroge sur l’importance de la somme, qui rend impossible tout rachat par l’Etat, et qui ne semble pas être réaliste en l’état actuel du marché. De plus, le décès du propriétaire actuel, Giovanni Festari, survenu il y a quelques jours, rend l’opération plus complexe encore.
L’Etat italien va ouvrir une information judiciaire pour clarifier cette affaire et bloquera la vente jusqu’à la fin de l’investigation.

Légende photo : Maison de Vasari - Salon central - © D.R.

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