L'Ermitage pourrait se retrouver sans vigiles, selon son directeur

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 26 août 2015 - 345 mots

SAINT-PETERSBOURG (RUSSIE) [25.08.15] - Le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg pourrait être privé de sécurité à la suite du licenciement de vigiles par le ministère de l'Intérieur, a dénoncé mardi le directeur de ce célèbre musée.

Décidé il y a quelques jours pour des raisons budgétaires, le limogeage de 10% du personnel policier du ministère de l'Intérieur, effectif dès novembre, devrait toucher en premier lieu les vigiles affectés aux musées russes, dont celui de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg (nord-ouest).

Le directeur de ce musée, Mikhaïl Pokrovski, a sonné l'alerte dans une lettre au ministère russe de la Culture, estimant que la baisse du nombre de vigiles augmentait les risques de vol pesant sur la collection du musée, la plus importante de Russie et l'une des plus riches au monde.

Les oeuvres risquent également d'être endommagées: à la mi-août, des militants orthodoxes ont détruit des oeuvres qu'ils jugeaient "blasphématoires" d'un sculpteur soviétique d'avant-garde dans une salle d'exposition du centre de Moscou, a-t-il rappelé.

L'Ermitage, fondé en 1764 par l'impératrice Catherine II, est le plus grand musée du monde pour le nombre d'objets exposés: plus de 60.000 pièces y sont exposées dans près de 1.000 salles tandis que près de trois millions d'objets sont conservés dans les réserves du musée.

Plus de trois millions de visiteurs par an visitent chaque année ce musée abritant une vaste collection alliant des pièces datant de l'Antiquité et des chefs-d'oeuvre de grands maîtres européens, dont des Français.

En 2007, une enquête préliminaire avait établi que de nombreuses pièces manquaient dans les dépôts de l'Ermitage, dont quelque 200 bijoux volés par une de ses employés.

Au total, près de 250.000 pièces de musées ont été volées ou perdues en Russie, avait révélé en 2010 le ministère russe de la Culture, d'après les résultats d'un audit mené sur trois ans.

La décision du ministère de l'Intérieur de réduire les effectifs de vigiles affectés aux musées pourrait forcer ces derniers à engager des sociétés de sécurité privées, à la fiabilité incertaine, a regretté l'Union des Musées de Russie dans un communiqué publié sur leur site.

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Palais d'Hiver, Saint-Petersbourg © Photo Slick-o-bot - 2012 - Licence CC BY-SA 3.0 

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