Léa Bismuth - Commissaire

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 2 octobre 2017 - 255 mots

COMMISSAIRE - Qu’est-ce qu’une exposition ? Une réunion d’œuvres dans un certain ordre assemblées. Mais pour Léa Bismuth, elle est bien plus que cela ; c’est le lieu de « production libre d’un savoir ».

À l’écouter, il faudrait même inventer une « discipline » pour encadrer cette « forme vivante d’écriture ». Cette réflexion est, chez la jeune femme, née avec la lecture de Georges Bataille, et se poursuit aujourd’hui dans l’espace du centre d’art Labanque à Béthune. De L’Expérience intérieure (le livre qui amena Léa Bismuth à rédiger un mémoire de philosophie sur l’athéologie de Bataille, parallèlement à un mémoire sur la photobiographie en France dans les années 1980) à « Intériorités » (le deuxième volet d’une trilogie d’expositions actuellement présenté à Béthune), le fil déroulé est celui de l’écriture. À 23 ans, elle envoie par la Poste un premier texte sur Alain Fleischer à Catherine Millet, qui le publie dans Art Press. « J’avais envie d’écriture », s’excuserait presque l’intéressée, qui ne goûtera au commissariat d’exposition que plus tard, à la Galerie Gounod. L’exposition relevant de la pensée mise en espace, elle est, pour elle, le prolongement de l’écrit… Et le visiteur dans tout cela ? Il est au centre du projet : « l’exposition est une forme unique d’expérience collective », un outil qui doit permettre au public et aux artistes « d’entrer en conversation ». Mieux, « lorsque l’on visite une exposition, il faut que quelque chose se passe », juge celle qui se souvient avoir été touchée par une intervention de Thomas Hirschhorn au Centre culturel suisse. Sinon, à quoi bon aller à Béthune ?

ville-bethune.fr/lab_lab.html

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°705 du 1 octobre 2017, avec le titre suivant : Léa Bismuth - Commissaire

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