Le tableau de Basquiat du MAMVP aurait été dégradé avant son arrivée à Paris

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 15 novembre 2010 - 385 mots

PARIS [15.11.10] – Le 10 novembre 2010 le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris a annoncé qu’une œuvre de Jean-Michel Basquiat, présentée dans la rétrospective parisienne du peintre, avait été dégradée. Après enquête la mairie de Paris affirme finalement que l’œuvre était déjà détériorée à son arrivée à Paris.

Le 10 novembre 2010 le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris avait annoncé qu’un tableau de Jean-Michel Basquiat, Cadillac Moon 1981, exposé depuis le 15 octobre 2010, avait été détérioré. La toile avait été raturée par des traits de feutre, une dégradation constatée par une restauratrice qui procédait à une tournée d’inspection. Le directeur du MAMVP, Fabrice Hergott, avait précisé qu’il s’agissait d’une dégradation « mineure » : de petits traits que seul un spécialiste aurait pu détecter ; la date de la dégradation n’avait, en revanche, pas pu être établie. Le directeur avait déclaré que le tableau allait être décroché et que le musée allait porter plainte pour « dégradation d’œuvre ».

Or coup de théâtre deux jours après cette annonce, la Mairie de Paris a affirmé qu’une enquête avait conclu que l’œuvre était déjà dégradée à son arrivée au MAMVP. Les ratures auraient été repérées dans des photographies antérieures à son exposition à Paris, notamment durant la rétrospective Basquiat de Bâle. Cette information a été diffusée quelques heures, à peine, après la réaction des élus UMP de la Ville de Paris qui avaient fustigé des « dysfonctionnements persistants » au MAMVP. Depuis le vol spectaculaire en mai 2010 de cinq toiles de maîtres, estimées à 100 millions d’euros, le musée a été vivement critiqué. La Mairie a saisi l’occasion de cette rectification pour souligner que la dégradation du Basquiat a été détectée grâce à des « procédures particulièrement strictes ». Si le contrôle est si strict on peut se demander pourquoi le constat d’arrivée ne l’avait pas remarquée.

Avant même les déclarations de la Mairie, le directeur du musée avait indiqué que le tableau était une des pièces les mieux protégées de l’exposition : un gardien devait constamment être posté à ses cotés. De plus pour faire taire les critiques récurrentes du syndicat Supap-Fsu sur le manque de gardiens, Fabrice Hergott avait précisé que le musée avait fait appel à un « renfort » d’agents de surveillance pour cette grande exposition.

Légende photo

Haut : Jean-Michel Basquiat - "Cadillac Moon" (1981) - Acrylique et crayon sur toile - 162,5 x 172,7 cm - Collection Privée (Paris)

Les traces de feutres découvertes sur "Cadillac Moon" se situent dans l'angle inférieur gauche du tableau, près de son ancienne signature SAMO© (« Same old Shit ») barrée. A droite on peut voir sa nouvelle signature "Jean-Michel Basquiat".

Bas : Vue de l'exposition "Jean-Michel Basquiat" au MAMVP - octobre 2010 - © photo Ludosane

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque