Le Louvre profite de la crise pour faire son marché

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 17 juin 2009 - 371 mots

PARIS [17.06.09] – A la vue du nombre d’acquisitions enregistrées cette année, le Louvre ne semble pas souffrir de la crise. Elle profite même de la baisse des prix pour faire ses emplettes.

Le nombre d’œuvres acquises par le Louvre en 2008 et dans les cinq premiers mois de 2009 est impressionnant. La liste des achats, des donations et des dations fait la fierté du directeur Henri Loyrette, rapporte le New York Times.

La pièce majeure de cette liste est une toile de Louis Le nain réalisée en 1648 qui représente Saint Pierre dans une scène religieuse inhabituelle pour ce peintre. Mr. Loyrette s’est occupé personnellement de la négociation avec le soutien d’une compagnie d’assurance. Malgré le travail de restauration nécessaire sur cette œuvre, le prix a atteint 11,5 millions d’euros. Il faut saisir les occasions sur un marché qui propose aujourd’hui des œuvres quatre ou cinq fois moins chères que par le passé.

L’acquisition majeure en 2009 fut pour l’instant un portrait du Comte Mathieu-Louis Molé, premier ministre sous Louis-Philippe, par Ingres en 1834. Le tableau était détenu jusqu’à aujourd’hui par les descendants du Comte. Le tableau enregistré comme trésor national ne pouvait sortir du territoire. Les négociations pendant 30 mois ont permis de faire descendre le prix de 30 à 19 millions d’euros.

Bien que le budget annuel des acquisitions du Louvre s’élève à seulement 7,25 millions, il pu apporter 5,5 millions. Cinq mécènes apportèrent 9 millions et les Amis du Louvre 3 de plus. Des investisseurs de dernière minute ont permis d’atteindre le montant souhaité.

Le portrait de Don Luis Maria de Cistué par Goya en 1791 donné au Louvre par Pierre Bergé avant la dispersion de la collection Yves Saint-Laurent n’a heureusement pas nécessité le même type de financement.

La part des acquisitions ne représente qu’une fraction du budget d’un musée comme le Louvre. Pourtant, même le plus grand musée du monde ne peut soutenir un tel rythme d’achats. Henri Loyrette a, selon le New York Times, profondément transformé l’institution depuis sa nomination comme directeur en 2001. Mais selon le journaliste Souren Melikian: « le budget qui paraissait bien structuré depuis cinq ans semble soudain plus précaire ». Un excès d’acquisitions qui pourrait se payer dès 2010.

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