Le juge demande au MOMA et au Guggenheim de lever le secret sur une transaction avec des héritiers de victimes du nazisme

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 21 juin 2009 - 376 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [22.06.09] – Pour couper court aux revendications d’héritiers de victimes du nazisme sur deux toiles majeures de Picasso estimées 150 millions de dollars, le MOMA et le Guggenheim leur ont versé une somme gardée secrète. Le juge veut éclaircir cette utilisation de l’argent public.

En 2007, la famille Schoeps demande la restitution de deux Picasso : « Moulin de la galette » (1900) appartenant au Guggenheim et « Garçon montant à cheval » (1906) appartenant au MOMA. Le premier est estimé 50 millions de dollars et le second 100 millions.

Selon leur avocat, les victimes des persécutions nazies et leurs héritiers peuvent exercer un recours en justice pour récupérer leurs biens sans devoir apporter la preuve que les autorités nazies les ont directement saisis et vendus.

Julius H. Schoeps, qui est par ailleurs historien en Allemagne, accuse le MOMA et le Guggenheim de conserver des œuvres qu’ils savent provenir des pillages nazis.

A l’inverse, les deux musées new-yorkais prétendent que la plainte est infondée puisque les tableaux auraient été librement vendus en 1935 à la galerie Thannhauser installée en Allemagne et en Suisse. Ils ont déposé une plainte devant les tribunaux pour que leur légitime propriété de ces œuvres soit reconnue.

Mais avant que n’intervienne une décision de justice, les deux musées ont versé une somme dont le montant reste secret à la famille Schoeps. Selon les musées, cet accord a permis d’éviter les frais d’un litige prolongé et d’assurer l’accès continu du public à ces deux tableaux majeurs.

Aujourd’hui, le juge Jed Radkoff demande la levée du secret de cet accord. Il estime que les deux musées qui sont en partie financés par des fonds publics doivent être transparents quant à l’utilisation de ces fonds au nom de l’intérêt public.

Le MOMA et le Guggenheim se sont déclarés favorables à la levée de ce secret afin que leur « réputation soit lavée » dans cette affaire. En revanche, la famille Schoeps ne veut pas rendre public le montant de cet accord qui reste par conséquent sous scellé dans le bureau du juge.

Des magistrats extérieurs à l’affaire interrogés par Bloomberg estiment que la contestation de la confidentialité de cette médiation a peu de chance d’aboutir car la connaissance du règlement d’un litige civil ne relève pas de l’intérêt public.

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