Le budget 2011 de la culture voté au Parlement

Par Sophie Flouquet · lejournaldesarts.fr

Le 5 novembre 2010 - 468 mots

PARIS [05.11.10] - Malgré la critique unanime des députés portant sur un manque de lisibilité, le budget de la Mission Culture a été voté sans encombre à l’Assemblée nationale.

C’est dans un hémicycle désert que les crédits de la mission culture pour 2011 ont été votés, le 4 novembre, par une poignée de députés. 2,67 milliards d’euros seront donc octroyés en crédits de paiement pour la Mission culture en 2011, soit une progression, hors dépenses de personnel, de 0,8%. Si l’issue du vote était sans surprise, les débats ont toutefois été émaillés par quelques critiques dont une, récurrente, portée par des députés de tout bords : l’absence de lisibilité des documents transmis au Parlement. En cause, le changement de maquette budgétaire qui a notamment fait glisser toute la politique du livre - donc notamment les subventions d’un opérateur tel que la Bibliothèque nationale de France – vers la mission Médias et industries culturelles, rendant ainsi difficile toute comparaison. « Je rappelle que le budget a vocation à offrir une vue fidèle des politiques publiques, a insisté Nicolas Perruchot (Nouveau Centre), rapporteur de la Commission des finances. J'ose donc espérer, monsieur le Ministre, que nous reviendrons dans les meilleurs délais à une architecture budgétaire plus conforme à l'esprit et à la lettre de la loi organique relative aux lois de finances ».

Pour l’opposition, il y a dans ce manque de transparence matière à déceler une décrue déguisée du budget global. « Cela ne résiste pas à une analyse fine, a déploré Patrick Bloche (Socialiste, radical, citoyen et divers gauche). Hors fonds de concours et en tenant compte de l’inflation, le budget accuse une baisse ». Les critiques se sont également faites acerbes contre le Conseil de la Création artistique, dont les députés peinent à comprendre l’existence aux côtés du ministère de la Culture. Cela pour un budget global de 10 millions d’euros qui, comme l’a souligné Marcel Rogemont (Socialiste, radical, citoyen et divers gauche), équivaut au tiers des crédits dédiés à l’éducation artistique. La Philharmonie de Paris, dont les travaux sont aujourd’hui arrêtés faute de participation de l’Etat – aucun budget de travaux n'est inscrit dans le projet de loi de finances -, a également suscité de nombreuses questions. Un amendement – rejeté -, rédigé par Marcel Rogemont, a ainsi été déposé comme une provocation à l’adresse de Frédéric Mitterrand qui se refuse à annoncer l’abandon du chantier : il proposait  de réattribuer les 2 millions d’euros destinés à la mission de préfiguration de la Philharmonie au programme « Transmission des savoirs », qui accuse une baisse de plus de 8%... Une autre incertitude pèse par ailleurs sur le financement de la culture : le budget sera-t-il, comme en 2010, mis à l’écart du gel de précaution ? Le ministre n’a pu apporter aucune garantie sur ce point.

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