Le 116 à Montreuil change de nom mais pas de ligne

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 21 septembre 2017 - 552 mots

PARIS [21.07.17] - Le 116, centre d’art contemporain de Montreuil, devient le Centre Tignous d’art contemporain en mémoire du dessinateur de presse tué lors de l’attentat contre Charlie Hebdo. Un nouveau nom qui n’annonce pas pour autant une nouvelle programmation.

Connu depuis son ouverture en 2013 sous le nom de 116 en référence au numéro de la rue de Paris où il s’est installé, le 116 centre d’art contemporain de Montreuil devient le Centre Tignous d’art contemporain. Une nouvelle dénomination donnée par la municipalité en mémoire du dessinateur de presse montreuillois tué lors de l’attentat contre Charlie Hebdo.

L’officialisation du nouveau nom s’accompagne le 22 septembre de l’annonce des lauréats du 1er prix Tignous du dessin de la presse politique francophone et de la première bourse Tignous attribuée à un jeune artiste de Montreuil, créée par la ville et Chloé Verlhac, la veuve du dessinateur.

Le centre Tignous d’art contemporain ne change pas pour autant d’identité ni de vocation. Cet équipement culturel de la ville conserve la programmation voulue par la municipalité depuis le départ de son ancienne responsable Marlène Rigler, en avril 2015. A savoir une programmation qui donne davantage de place aux artistes et personnalités du monde de l’art habitant à Montreuil. Ils sont de fait particulièrement nombreux, « 800 » selon Denis Vemclefs directeur du développement culturel de la ville.

L’enseignant et critique d’art Jean-François Chevrier s’était ainsi vu confier une exposition regroupant une petit dizaine d’artistes montreuillois. Cette année c’est au tour de Céline Poulin, directrice du CAC Brétigny, avec « Composition d’une maison » de réunir jusqu’au 16 décembre huit artistes liés à la ville de Montreuil.

Des inquiétudes s’étaient levées après le non renouvellement en avril 2015 du contrat de Marlène Rigler recrutée à son ouverture par la Mairie pour le diriger et assurer le commissariat des expositions.

La reprise en main par la ville s’était alors accompagnée d’une plus grande visibilité donnée à la scène artistique locale via l’invitation d’un commissaire à chaque fois différent pour les trois expositions programmées désormais à l’année. L’élection de Patrick Bessac (PCF) à la mairie de Montreuil, successeur de l’écologiste Dominique Voynet, n’a pas modifié cette orientation de la programmation. La nomination aujourd’hui à la tête du centre d’art d’Aurélie Thuez s’inscrit dans cette direction. Aurélie Thuez était jusqu’alors chargée de mission auprès de Denis Vemclefs.

« On reste dans l’esprit de ce qui se fait depuis deux ans », reconnaît Denis Vemclefs en avançant « la hausse de fréquentation du lieu passé de 4 000 en 2014 à 12 000 en 2016 », scolaires inclus. Le budget de fonctionnement alloué au centre d’art continue pour sa part de diminuer. « De 156 000 € en 2014, il est passé à 147 000 € en 2015 et 122 000 € en 2016 mais dans le même temps le nombre de permanent est passé de trois à quatre », indique Denis Vemclefs.

« L’annonce en avril 2014 d’une baisse des transferts de crédits au collectivités locales a engendré un manque à gagner de 12,5 millions d’euros par an pour la ville. L’annonce du gouvernement d’une autre baisse de 13 milliards induira de la répartir à nouveau », souligne-t-il. Ce qui recule encore la perspective d’une ouverture le dimanche du centre d’art accessible du mercredi au samedi de 14h à 19h.

Légendes photos

Le 116, centre d'art contemporain situé à Montreuil - Source photo Ville de Montreuil

Tignous en 2008 - Photo DR

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