La statue d’Heydar Aliyev à Mexico fait polémique

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 25 octobre 2012 - 401 mots

MEXICO (MEXIQUE) [25.10.12] – A Mexico, les défenseurs des droits de l’homme dénoncent la présence de la statue d’Heydar Aliyev, l’ancien président d’Azerbaïdjan de 1993 à 2003. Pour ces derniers, cet « ancien chef du KGB » n’a pas sa place parmi les autres statues de la capitale mexicaine érigées en hommage à des figures phares de l’histoire (Churchill, Martin Luther King, Gandhi).

« Un grand homme politique et un homme d’Etat … un exemple brillant de dévotion infinie à la patrie et de loyauté aux idéaux universels de la paix mondiale », indique une plaque accolée à la statue de l’ancien chef d’Etat azerbaïdjanais représenté assis les genoux croisés, en bordure de la Paseo de la Reforma. Pourtant, si Heydar Aliyev est considéré comme le père de l’indépendance de l’Azerbaïdjan libérée du joug soviétique – tel que défendu par l’ambassadeur de l’ancienne république soviétique à Mexico, Ilgar Mukhtarov - il n’en demeure pas moins considéré par ses détracteurs comme un dictateur.

« Mettre sur notre principale avenue - à l’instar d’autres figures majeures de l’histoire telles Gandhi, Churchill et Martin Luther King - la statue d’un dictateur, quelqu’un qui a violé les droits de l’homme, est une offense pour nous », s’est indigné Jesus Robles Maloof, un militant des droits de l’homme, rappelant le passé d’ex-président du KGB de l’ancien homme fort du pays. Lequel avait été disgracié en 1985 à l’heure de la Perestroïka et à la suite de la nomination de Mikhaïl Gorbatchev au poste de premier secrétaire du Parti, après plus de 40 années passées en politique dans les arcanes du Parti communiste soviétique.

A la suite de quoi, Heydar Aliyev avait démissionné du parti et opté pour un nationalisme modéré. L’indépendance de l’Azerbaïdjan proclamée en 1991, il tiendra les rênes du pays de 1993 jusqu’à son décès en 2003.

Face à ce torrent de protestations, le maire de gauche de Mexico, a créé une commission chargée d’examiner les revendications et de proposer quelques suggestions. La commission devra également décider du sort d’une plaque figurant dans le deuxième parc, comportant le terme « génocide » désignant le massacre d’azerbaïdjanais commis dans le village de Khojali, à l’issue du conflit arméno-azerbaïdjanais dans les années 1990. Cette seconde polémique pourrait néanmoins atterrir « dans les mains d’experts des relations internationales ». C’est du moins ce que préconise Felipe Leal, le chargé du développement urbain à la mairie de Mexico.

Légende photo

Portrait de Heydar Aliyev, ancien président de l'Azerbaïdjan - Photo Wikimedia - 1997

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