Art moderne

Paris-4e

La saga des modernistes français

Centre Pompidou - Jusqu’au 27 août 2018

Par Christian Simenc · L'ŒIL

Le 28 juin 2018 - 345 mots

À l’instar du Bauhaus en Allemagne, ou de De Stijl aux Pays-Bas, la française Union des artistes modernes (UAM) fut l’un des plus amples mouvements de l’histoire de l’art du XXe siècle.

Fondée en 1929 et active jusqu’à la fin des années 1950, cette association artistique pluridisciplinaire a fédéré, dans une démarche inédite, moult créateurs (peintres, sculpteurs, photographes, architectes, créateurs de mobilier, d’objets, de tissu et de bijoux, graphistes et affichistes, relieurs…), et contribué à faire de Paris une capitale mondiale des avant-gardes. C’est ce que montre à l’envi cette riche exposition intitulée « UAM, Une aventure moderne », concoctée par le Centre Pompidou, à Paris. Si elle n’a, certes, jamais atteint la notoriété de l’école du Bauhaus ou du groupe De Stijl, l’UAM a néanmoins largement incarné la modernité hexagonale. Quoique efficacement chronologique, le parcours, qui décortique cette saga de l’UAM, avec ses hauts et ses bas, réserve néanmoins des surprises. Parmi les quelque deux cents grands noms aujourd’hui connus et reconnus, dont certains œuvrent déjà de concert depuis le début des années 1920, il en est une poignée qui firent office de catalyseurs. À commencer par Francis Jourdain, peintre, concepteur et éditeur de mobilier. On peut voir une vaste sélection de ses créations, depuis des rouleaux de papier peint jusqu’à un projet de « meubles combinables » destinés aux intérieurs modestes. Au fur et à mesure de l’exposition, le visiteur peut voir les lignes s’épurer en faveur d’une géométrie plus élémentaire. C’est le cas notamment du « mobilier de bureau du jeune docteur Dalsace », signé par le décorateur Pierre Chareau. Idem avec les René Herbst, Charlotte Perriand ou Jean Prouvé. L’architecte Robert Mallet-Stevens, lui, avait un don pour réunir les talents issus de diverses disciplines artistiques. En témoignent la construction de la villa Noailles, à Hyères, ou la conception des décors du film L’Inhumaine de Marcel L’Herbier. Meubles et objets sont, ici, mis en regard avec la peinture et la sculpture de l’époque, illustrant au mieux cet idéal où tous les arts se côtoient et se conjuguent.
 

« UAM, Une aventure moderne »
Centre Pompidou, place Georges-Pompidou, Paris-4e, www.centrepompidou.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°714 du 1 juillet 2018, avec le titre suivant : La saga des modernistes français

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