La justice saisit des œuvres d’art au domicile de la femme de l’ex-dictateur philippin

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 2 octobre 2014 - 361 mots

MANILLE (PHILIPPINES) [02.10.14] - Une perquisition au domicile de l’épouse de l’ancien dictateur philippin Ferdinand Marcos s’est conclue par la saisie de toiles de maîtres.

Un tribunal spécial a ordonné lundi 29 septembre la saisie de huit tableaux en possession de l'épouse de l'ancien dictateur Ferdinand Marcos, acquis grâce à des détournements de fonds publics entre 1965 et 1986. Ceux-ci seront restitués à l’Etat philippin, rapporte l’AFP.

L'ordonnance du tribunal autorisait les enquêteurs à perquisitionner d'autres propriétés et bureaux appartenant à Imelda Marcos, 85 ans. Les autorités recherchent en effet 150 tableaux que le couple aurait acquis durant son règne. Une agence chargée de recouvrer les richesses des Marcos a été spécialement créée.

On sait déjà que les œuvres suivantes ont été saisies : Femme couchée VI de Pablo Picasso, une nature morte de Paul Gauguin, un portrait de la Marquise de Santa Cruz signé Francisco de Goya, Baignade au grand temps de Pierre Bonnard, L'Aube de Joan Miro, Vase de chrysanthèmes rouges de Bernard Buffet, une Madone avec enfant de Michel-Ange et une œuvre de la série des jardins de Kew de Camille Pissarro.

Ferdinand Marcos, 10e président de la République des Philippines, avait été renversé par le peuple en 1986 après vingt ans de dictature marqués par une corruption à grande échelle et le culte de la personnalité. Comme d’autres épouses de dictateurs, Imelda Marcos est connue pour ses dépenses somptueuses et son penchant pour les chaussures de grands couturiers. Le couple est soupçonné d'avoir détourné 10 milliards de dollars dans un des pays les plus pauvres d'Asie.

Les Marcos s'étaient réfugiés à Hawaï (Etats-Unis), où Ferdinand Marcos est mort en 1989. Imelda Marcos a été autorisée à rentrer aux Philippines où elle a fait un retour en politique. Elle a été élue en mai 2010 députée au parlement philippin, puis réélue en mai 2013. L’ex-première dame a évité la prison à plusieurs reprises en dépit d’accusations d’infractions civiles et pénales relatives au règne de son mari. Elle a toujours clamé son innocence et continue de nier avec ardeur le fait que sa famille ait fait fortune illégalement.

Son avocat, Robert Sison, a déclaré qu’elle ferait appel du jugement.

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Imelda Marcos - © Photo Brian P. Biller - 2006

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