Ventes aux enchères

Haute autorité

Un CVV tout neuf

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 18 octobre 2011 - 723 mots

PARIS

La conseillère d’État Catherine Chadelat prend la présidence d’un Conseil des ventes volontaires profondément renouvelé.

PARIS - Conséquence de la loi de réforme du 20 juillet 2011 de libéralisation des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques, un nouveau Conseil des ventes volontaires (CVV) a été constitué, conjointement par les ministères de la Justice, de la Culture et de l’Économie, pour une durée de quatre ans. À la présidence, cette « autorité de régulation » qui a acquis pleinement le statut d’« établissement d’utilité public doté de la personnalité morale », a été nommée Catherine Chadelat, conseillère d’État et membre du CVV depuis 2005. Sa compétence professionnelle mais aussi sa contribution au rayonnement du marché de l’art ont naturellement imposé ce choix. Catherine Chadelat a suivi les différentes étapes de la réforme du marché de l’art de 2000, alors qu’elle était conseillère aux affaires civiles auprès du garde des Sceaux. Elle a participé à l’élaboration du rapport Bethenod (Plan de renouveau pour le marché de l’art) dont elle était le rapporteur, et a été l’un des trois auteurs du rapport Drouot (Drouot à l’heure des choix), commandé par le garde des Sceaux en 2010.

Dignes représentants de la diversité de la profession dans l’Hexagone, les commissaires-priseurs français Bernard Vassy (Clermont-Ferrand), Vincent Fraysse (Paris, Drouot) et Jean-Claude Anaf (Grenoble) ont décroché le premier rôle dans la catégorie « des personnalités exerçant ou ayant cessé d’exercer depuis moins de cinq ans l’activité d’opérateur de ventes volontaires aux enchères publiques ». Ils ont respectivement pour suppléants Cyrille Cohen, vice-président de Sotheby’s France ; Francis Briest, coprésident d’Artcurial, et François de Ricqlès, président de Christie’s France. Ces derniers peuvent assister à toutes les séances du CVV. Les représentants des trois plus grosses maisons de ventes en France bénéficient d’une présence moindre dans ce nouveau Conseil. Membre titulaire du précédent CVV (contre son avis), Guillaume Cerutti, président de Sotheby’s France, a demandé à ne pas y figurer cette année. Pour Artcurial, c’est une première. « Nous avons ardemment sollicité notre nomination au CVV. Nous sommes la seule société française à dimension internationale qui a pleinement bénéficié de la loi de 2001 », se prévaut Francis Briest. Celui-ci se réjouit qu’Artcurial soit mise sur le même piédestal que Christie’s et Sotheby’s, ne fût-ce qu’au rang de suppléant. Quant à François de Ricqlès, il succède pour Christie’s aux ex-titulaires François Curiel et Emmanuelle Vidal-Delagneau, à une place un peu moins prestigieuse. « Qu’il y ait une alternance dans la présentation des grandes maisons de ventes au sein du CVV ne me choque en rien », nous a assurés le patron français de la maison de ventes numéro un partout dans le monde.

Lutte de pouvoir
Les autres membres du Conseil sont Francine Bardy, conseillère à la Cour de cassation ; Pierrette Pinot, conseillère doyenne honoraire à la Cour de cassation ; Philippe Limouzin-Lamothe, conseiller maître honoraire à la Cour des comptes ; Philippe Augier, ancien dirigeant de SVV et maire de Deauville ; Jean-Claude Meyer, collectionneur ; Jacques Le Pape, inspecteur général des finances, et Sabine Bourgey, expert en numismatique. Leurs suppléants sont respectivement Martine Ract-Madoux, conseillère à la Cour de cassation ; Gérard Pluyette, conseiller doyen à la Cour de cassation ; Gilles Andreani, conseiller maître à la Cour des comptes ; Christian Deydier, président du Syndicat national des antiquaires ; Christine de Joux, conservatrice générale du patrimoine ; Jacques Rossi, avocat, et Dominique Chevalier, antiquaire parisien et expert. Enfin, le conseiller d’État Marc Sanson est suppléant de la présidente Chadelat. Le CVV a été renouvelé en profondeur, puisque 17 membres sur 22 ne siégeaient pas dans la précédente formation.

La composition du nouveau CVV a été communiquée tardivement au Journal officiel. La cause en serait imputable à l’intervention de Christian Giacomotto, ancien président du CVV de 2005 à 2009. Ce dernier aurait usé de toute son influence pour essayer de caser ses candidats. Philippe Limouzin-Lamothe se serait rapproché de lui dans le but de briguer la place de président du CVV. Christian Giacomotto aurait aussi voulu que soit appelée Laurence Fligny, spécialiste en Haute Époque et ancien membre du CVV sous sa présidence. En vain. Contacté par courriel, Giacomotto nous a répondu : « Il y a longtemps déjà que j’ai pris mes distances à l’égard du CVV au sein duquel je n’exerce plus aucune fonction depuis la fin de mon mandat en 2009 ».

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°355 du 21 octobre 2011, avec le titre suivant : Un CVV tout neuf

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