Antiquaires

Le salon de la rentrée

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 6 septembre 2011 - 561 mots

Paris Fine Art reprend le flambeau du Salon du collectionneur. La foire devrait se tenir deux fois l’an.

PARIS -  Alors que le Salon, programmé par la Société d’organisation culturelle (SOC) en septembre en place du Salon du collectionneur, a fait les frais de rivalités au sein du Syndicat national des antiquaires (SNA), une autre manifestation profite du vide laissé pour se lancer. Baptisée Paris Fine Art, elle n’est pas à proprement parler nouvelle, puisqu’elle émane d’un événement sans éclat, le mal nommé Prestige des antiquaires, organisé en février au Palais des congrès, à Paris. Ce dernier a, en effet, été progressivement déserté par ses meilleurs exposants faute d’une sélection vigilante. Mais son organisateur, Jacques Le Moign, a décidé de tout réinitialiser avec de nouvelles galeries parisiennes, notamment celles qui avaient adhéré au projet du Salon, à l’instar d’Hélène Greiner ou Christian Fleury. « En février, lors de la dernière manifestation, j’avais décidé de renouveler les deux tiers des exposants », indique Jacques Le Moign.

L’ambition est désormais de créer un salon bisannuel, se tenant en février et en septembre, de bonne qualité mais non-élitiste, avec des objets proposés de 3 000 à 60 000 euros. L’aggiornamento consiste surtout à instaurer un véritable vetting. « Il n’est pas question d’exclure des marchands qui montrent des pièces pas chères, mais nous voulons des choses honnêtes. Nous ne voulons pas de stand où un meuble de style est présenté comme un meuble d’époque », insiste le marchand Olivier Delvaille (Paris), qui montrera Le Verger de Victor Charreton. Basé sur un principe de cooptation, l’événement a rallié de bonnes galeries comme celle de Philippe Mendes (Paris), à l’affiche avec une nature morte de Jean Bouman et Tobie rendant la vue à son père de Claude-Guy Halle. 

Le spectre de la Biennale des antiquaires
Le Palais des congrès saura-t-il attirer les visiteurs autant que le jardin des Tuileries, un lieu plus central ? « J’ai fait l’ancien salon pendant dix ans, et j’ai vu que la porte Maillot drainait toute la clientèle de Neuilly, Levallois, des 16e et 8e arrondissements », indique Christian Fleury. « 70 % de mes clients viennent du 16e arrondissement », ajoute Céline Mathivet (Paris), qui présente une applique en plâtre de Vadim Androusov pour André Arbus.
L’événement entend se tenir également en 2012, au moment de la Biennale des antiquaires. Mais celle-ci ayant choisi de doubler le nombre de ses exposants grâce à l’exploitation de nouveaux espaces au sein du Grand Palais, à Paris, Paris Fine Art aura-t-il toujours sa raison d’être ? « Pour l’instant, les dates de Paris Fine Art devancent celles de la biennale. Question prix, ce sera certainement moins cher. Je pense aussi que les clientèles sont différentes », estime Olivier Delvaille. La participation de certains marchands à Paris Fine Art ne risque-t-elle pas de leur fermer les portes de la biennale ? « Cela nous effraie toujours, mais nous ne pouvons pas attendre, déclare Céline Mathivet. Même si notre but est d’être à la biennale, qui est un aboutissement, s’engager dans ce nouveau salon est aussi un challenge. Nous y participons car, pour une fois, un organisateur ne nous dit pas : “Faites ceci, ne faites pas cela.” Nous avons notre mot à dire. »  

Paris Fine Art

Du 24 septembre au 3 octobre, Palais des congrès, 2, place de la Porte-Maillot, 75017 Paris, tlj 11h-20h

PARIS FINE ART

Organisation : JLM

Tarif des stands : 425 € le mètre carré

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°352 du 9 septembre 2011, avec le titre suivant : Le salon de la rentrée

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