École Française d’Extrême-Orient

Les années du retour

Une exposition témoignage

Par Emmanuel Fessy · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1994 - 428 mots

Fondée en 1898 par un arrêté du gouverneur général de l’Indochine, Paul Doumer, l’École française d’Extrême-Orient (EFEO) va bientôt être centenaire. Avant de commémorer cet anniversaire, elle tient à marquer son retour dans ses bureaux rénovés, avenue du Président Wilson à Paris, par une exposition, certes modeste, mais qui témoigne de l’histoire, de l’étendue des programmes et des travaux d’une institution essentielle à la connaissance de l’Asie.

PARIS - Les années quatre-vingt-dix sont pour l’EFEO celles du retour. Après avoir quitté en 1959 Hanoi, où elle avait son siège, puis le Cambodge en 1975, l’École est de nouveau présente dans ces deux pays. Au Viêt-nam, l’EFEO entreprend l’étude systématique et la publication d’un corpus de 28 000 estampages effectués jadis à son initiative et conservés à Hanoi. Elle va microfilmer et étudier les nombreux manuscrits cham encore conservés dans les familles de la région de Phanrang.

À Angkor, l’EFEO achève la restauration de la terrasse du roi lépreux ; l’architecte Jacques Dumarçay va reprendre en janvier les travaux de restauration au Bapuon. Alors qu’on lui a reproché d’avoir négligé la formation de spécialistes locaux, elle va ouvrir un "chantier-école" sur le site.

Versant noble du colonialisme, l’EFEO avait en effet, à l’origine, essentiellement pour mission de travailler à l’exploration archéologique, à la conservation des monuments, à l’étude du patrimoine linguistique des régions qui furent l’Indochine française. À partir de 1907, l’EFEO assure la gestion et la conservation des monuments d’Angkor. Sous sa direction, archéologues et architectes entreprennent les grands travaux de repérage ainsi que les relevés topographiques et photographiques de l’ancienne cité royale khmère, puis ceux de reconstitution par la méthode de l’anastylose. En 1970, le chantier archéologique d’Angkor était l’un des plus grands au monde.

Le Musée Parmentier
Elle fait construire un musée et une bibliothèque à Hanoi, le Musée Parmentier à Tourane. Elle assure la gestion du Musée Blanchard-de-la-Brosse à Saigon, celle du Khai-Dinh à Huê et celle du Musée Albert-Sarraut à Phnom Penh. Néanmoins, elle s’ouvre à d’autres pays, comme la Chine, ainsi qu’en témoignent les recherches de Paul Pelliot.

L’évolution politique de l’ex-Indochine a bouleversé la carte d’influence de l’École. Celle-ci installe dès lors des établissements en Inde, au Japon, en Indonésie, à Taipei, à Hong-Kong, en Malaisie, en Thaïlande, en Corée…

L’exposition, faite de manuscrits, dessins, plans, lithographies et photographies, est présentée à la Fondation Dosne-Thiers, propriété de l’Institut de France. C’est en effet l’Académie des inscriptions et belles lettres qui a eu l’initiative de la création de l’École.

"L’œuvre de l’École française d’Extrême-Orient", Fondation Dosne-Thiers, 27, place Saint-Georges 75009 Paris, jusqu’au 10 décembre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°9 du 1 décembre 1994, avec le titre suivant : Les années du retour

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