L’alliance du privé et du public

Une expérience originale à Londres

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 27 février 1998 - 335 mots

La South London Gallery, un centre d’art du sud de Londres, organise depuis deux ans des expositions en collaboration avec des galeries. Elle accueille jusqu’au 8 mars les œuvres de Marc Quinn, représenté par Jay Jopling/White Cube.

LONDRES - La South London Gallery a collaboré avec le marchand Anthony D’Offay pour présenter les “Naked Shit Pictures” de Gilbert and George, en 1995, et les grandes peintures d’Anselm Kieffer, en 1996 ; avec la Cabinet Gallery pour l’exposition de groupe “Popocultural”, en 1996, et avec Jay Jopling/White Cube pour “I need art like I need God” de Tracey Emin, en 1997. Alors que certains s’étonnent de cette alliance public-privé, David Thorp, directeur de la South London Gallery, estime au contraire que l’expérience est mutuellement bénéfique. “Nous voulons montrer au public des œuvres de haut niveau que nous n’aurions pas normalement les moyens de présenter, déclare-t-il. De même, les galeries privées peuvent exposer ici sur une plus grande échelle que dans leurs propres espaces. Tout le monde en tire donc profit”. Pour David Thorp, l’essentiel est d’être très clair sur l’aspect financier. “Nous ne participons pas à la production des pièces et nous ne touchons pas de pourcentage sur les ventes, précise-t-il. Les deux aspects sont distincts, c’est la clé de la réussite.

Nous n’intervenons pas dans la sphère commerciale et ils n’interviennent pas dans la sphère publique. Nous pouvons ainsi nous lier à des galeries qui défendent l’art qui nous intéresse. Après tout, toutes les expositions dans les musées profitent aux marchands, et personne ne s’en plaint”.
Dernier artiste invité, Marc Quinn, surtout connu pour avoir réalisé son autoportrait à partir de quatre litres de son propre sang congelé, s’est livré ici à une exploration personnelle plus frileuse. La pièce centrale de sa nouvelle exposition est constituée d’un moulage en glace, grandeur nature, de son propre corps, qui disparaîtra peut à peu sous le souffle des visiteurs.

MARC QUINN, jusqu’au 8 mars, South London Gallery, 65 Peckham Road, Londres SE5 8UH, tél. 44 171 703 6120.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°55 du 27 février 1998, avec le titre suivant : L’alliance du privé et du public

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