Rothschild restitué, puis dispersé

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 2 juillet 1999 - 378 mots

Restituée à la famille par le gouvernement autrichien, la collection des barons Nathaniel et Albert von Rothschild – meubles, tableaux, armes, livres anciens et instruments de musique – sera dispersée par Christie’s à Londres, le 8 juillet. Cet ensemble de 250 lots est estimé 20 millions de livres sterling (environ 200 millions de francs).

LONDRES - Pièces maîtresses de cette fabuleuse collection, les trois portrait peints par Frans Hals, dont celui du marchand amstellodamois Tieleman Roosterman. Estimée 2,5 à 3,5 millions de livres, cette toile est l’œuvre la plus importante de Hals à passer sur le marché depuis de nombreuses années. Elle a été exécutée en 1634, alors que le peintre rival de Rembrandt est au sommet de son art. L’Archiduc Léopold Guillaume dans sa galerie de portraits, par David Teniers II, a été exécuté près de vingt ans plus tard (600-800 000 livres). L’artiste était entré en 1647 au service de Léopold Guillaume, qui fut un grand collectionneur. Cette huile date de 1653, lorsque l’archiduc était en poste à Bruxelles. À noter encore un charmant paysage de Jan Wynants et Adriaen van de Velde (200-300 000 livres), où des chasseurs et des pêcheurs cheminent sur une petite route par une belle fin de journée. Il est à rapprocher de deux tableaux, l’un conservé à la National Gallery of Ireland, l’autre au Fitzwilliam Museum de Cambridge.

La collection comporte une exceptionnelle commode estampillée Jean-Henri Riesener, qui aurait orné la bibliothèque du château de Versailles avant de gagner le cabinet intérieur de Louis XVI à Fontainebleau (lire page 3). Autres pièces majeures, un régulateur de parquet Louis XVI, œuvre de Ferdinand Berthoud, horloger du Roi (500-800 000 livres), une commode estampillée Bernard II Van Riesen Burgh et un bureau de Leleu, à rapprocher de celui qu’a commandé le prince de Condé pour le château de Chantilly. Cet ensemble comprend également deux manuscrits enluminés du XVIe siècle, dont un livre de prière renfermant 67 miniatures en pleine page de Gerard Horenbourt et Simon Bening. Parmi la vingtaine d’instruments de musique qui seront proposés aux amateurs, on notera une viole d’amour (1 000-1500 livres), une viole de gambe datant de 1700, une mandoline napolitaine par Gaeatano Vinaccia (3 000-4 000 livres) et une guitare de la seconde moitié du XVIIe siècle.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°86 du 2 juillet 1999, avec le titre suivant : Rothschild restitué, puis dispersé

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