Medalla se lance

Le Journal des Arts

Le 12 mai 2000 - 348 mots

Londres semblait avoir définitivement été épargnée par la vague des biennales. Pourtant, David Medalla, artiste philippin vivant dans la capitale britannique, organise, jusqu’au 21 août, un événement qui aspire au statut de grande exposition internationale, tout en faisant l’économie du décorum habituel.

LONDRES (de notre correspondante) - La nouvelle Biennale de Londres n’accueillera ni Gerhard Richter, ni Pipilotti Rist, ni Harald Szeemann et encore moins Nicholas Serota. Elle est en effet entièrement gérée par des artistes, et tous les participants doivent trouver un financement et un lieu. Le projet ne dispose pas de comité de sélection, de bureau, de budget ou d’espace d’exposition en propre. Malgré la participation de certaines galeries, comme 291 ou The Foundry, la Biennale conduit à (re)découvrir à la fois Londres et les œuvres d’art. Medalla, qui a, par exemple, participé à l’exposition de Harald Szeemann “Live in your head“ ou, dernièrement, à “Micropolitiques”, à Grenoble, s’explique : “Il existe des centaines de milliers d’artistes exclus des biennales à cause du système de sélection. Nous voulions générer un esprit participatif.” La seule exigence pour prendre part à la manifestation est de se faire photographier avec une flèche devant la statue d’Eros à Picadilly Circus. Pour l’instant, cent artistes d’Europe et d’Amérique ont fait acte de candidature, dont Mona Hatoum, Rose Finn-Kelcey, Sharon Kivland, Adam Nankervis, Makoto Fukada et Pier Luigi Cazzavillan. Pendant tout l’été, les artistes se donneront rendez-vous le lundi soir devant Eros, munis de leur flèche qui indiquera le lieu de leur exposition. Certains projets s’annoncent dès à présent farfelus, comme la reconstitution de la scène de la douche de Psycho, à laquelle ne sont invitées que les femmes. Hackney propose aux habitants d’être roi et reine d’un jour dans une voiture à cheval. Un symposium gériatrique, où ne seront acceptés que les plus de quatre-vingts ans, est également organisé. Adam Nankervis envisage de filmer un homme nu dansant avec une rose devant la tombe de Nijinsky, et un pique-nique composé de biscuits Garibaldi et de vin de Marsala, accompagné de chants révolutionnaires, est prévu devant la tombe d’Ugolo Foscolo, à Chiswick.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°105 du 12 mai 2000, avec le titre suivant : Medalla se lance

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