Ventes aux enchères

Art urbain

La folie graffiti

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 13 février 2008 - 513 mots

PARIS

Première vente entièrement dédiée aux artistes graffeurs chez Artcurial. Une spécialité qui a déjà rencontré du succès à Londres. L’art venu des rues est-il à la mode ? Apparemment oui, si l’on en croit Artcurial.

Crash - 'Call Card'(1988) - %26copy; Artcurial

Paris - La maison de ventes s’était lancée dans l’aventure graffiti à deux reprises, en octobre 2006 et juin 2007, avec une petite section d’œuvres incluse dans une vente d’art contemporain. Forte d’un succès croissant, elle a monté sa première vacation exclusivement consacrée à l’art graffiti. La maison Bonham’s a fait de même à Londres : le 5 février, 74 des 75 lots de la première vente d’art urbain sont partis à 1,3 million de livres sterling (1,7 million d’euros) au total ! L’artiste britannique Banksy a décroché les plus grosses enchères, à commencer par Laugh Now (2002), un large panneau de bois peint à la bombe aérosol vendu 228 000 livres (307 000 euros).

« Par ses origines, l’art graffiti, très accessible, séduit directement un plus large public que celui de l’art contemporain », constate Arnaud Oliveux, le spécialiste en charge de la vente d’Artcurial. Les rares toiles du tout début des années 1990 de JonOne, l’un des rois du graffiti américain, sont déjà très recherchées par les collectionneurs et certaines galeries européennes qui s’intéressent aux graffeurs depuis quelques années. Artcurial en propose deux : Sister to the Brother (1990) et Grand Master Flash (1991), réalisées à l’acrylique et à la bombe aérosol sur toile, développant la technique du « all over » coloré, inspirées du rap et estimées respectivement 15 000 et 10 000 euros. Autre star de la vente, Blade, actif dès 1973, est le fondateur du groupe des TC 5, qui sévissait sur les trains des lignes 2 et 5 du métro new-yorkais. Il s’illustre ici avec Beyond the Wall (1984), estimée 30 000 à 40 000 euros. Achetée directement à la galerie Yaki Kornblit à Amsterdam, cette toile, à la bombe aérosol et au marqueur, fut présentée au Groninger Museum à Groningen (Pays-Bas) lors de l’exposition « Coming from the Subway : New York Graffiti Art », en 1992-1993. Y figurait aussi Mathematics (1984-1985), de Dondi White (1961-1998), graffeur omniprésent dans le New York des années 1970. Estimée 20 000 à 25 000 euros, cette œuvre acquise directement auprès de l’artiste est la première de Dondi White proposée aux enchères en Europe.

Explorant les diverses tendances de l’art graffiti, Artcurial présentera la scène graffiti française, notamment Urbanes Scientifics (2001), acrylique et bombe aérosol sur toile de Shuck one, estimée 9 000 euros, ainsi que des artistes adeptes du pochoir, tel Blek le Rat avec The Fawn (1993), estimée 8 000 euros. À découvrir également, des artistes parisiens peignant exclusivement en milieu urbain, tels Sore, Babs ou Keag, qui ont accepté pour la première fois de passer sur la toile. Autour de 1 000 euros pièce.

ART GRAFFITI & POST-GRAFFITI, vente le 18 février à l’hôtel Dassault, Artcurial, 7, rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris, tél. 01 42 99 20 20. Expositions publiques : les 15 et 16 février 11h-19h, le 17 février 11h-17h, www.artcurial.com

ART GRAFFITI

- Expert : Arnaud Oliveux
- Estimation : 500 000 euros
- Nombre de lots : 276

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°275 du 15 février 2008, avec le titre suivant : La folie graffiti

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