Profession

Maître verrier

Par Eva Bensard · Le Journal des Arts

Le 8 novembre 2002 - 362 mots

Dans le cadre de la rubrique que nous consacrons tous les quinze jours à un métier de la culture, nous vous invitons aujourd’hui à découvrir celui de maître verrier.

Un bon maître verrier ne s’improvise pas. Certains, comme Jean Mauret, sont des enfants de la balle. “Mon grand père et mon père faisaient des vitraux dans le département de la Marne”, raconte-t-il. Mais la plupart sont généralement passés par une école des métiers d’art. La plus réputée est aujourd’hui l’Ensaama (École nationale supérieure des arts appliqués aux métiers d’art), rue Olivier-de-Serres, à Paris, qui propose une formation post-baccalauréat spécialisée dans le vitrail. Des filières plus courtes sont également possibles, comme le brevet des métiers d’art verriers (niveau bac professionnel), accessible en deux ans aux titulaires d’un CAP. Les perfectionnistes pourront par ailleurs faire un crochet par l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. “Cela m’a permis de travailler le dessin et la peinture, explique Jean Mauret. C’est fondamental dans notre profession, qui requiert une ouverture sur de nombreuses disciplines (histoire de l’art, arts plastiques...). Or les formations actuelles sont trop centrées sur l’aspect fonctionnel du vitrail.” Mettant essentiellement ses talents au service des monuments historiques, Jean Mauret travaille avec des verres opalescents sur des jeux de transparence et d’opacité. Véritable “sculpteur de la lumière”, il a réalisé les vitraux de nombreuses églises romanes du XIIe siècle (notamment l’église haute de Chauvigny et le prieuré de Villesalem dans la Vienne) et a collaboré avec des artistes comme Gottfried Honegger, Jan Dibbets, Shirley Jaffe ou Jean-Pierre Raynaud. Autre pan important de son activité, la restauration de vitraux anciens dans des édifices religieux (les cathédrales de Bourges, de Chartres...). “Nous essayons de répondre à presque toutes les demandes”, résume Jean-Dominique Fleury. Peintre sur verre, qu’il grave également à l’acide, il cumule lui aussi création, réalisation de vitraux de peintres et restauration, dans un esprit très novateur. Parallèlement aux procédés traditionnels du vitrail, il privilégie en effet matériaux et technologies modernes. À Conques, après une collaboration de sept ans avec Pierre Soulages, il a réalisé l’ensemble des vitraux de l’abbatiale ; à Notre-Dame-de-l’Arche-d’Alliance, à Paris, avec Martial Raysse, il a traité des verres plaqués à l’acide.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°158 du 8 novembre 2002, avec le titre suivant : Maître verrier

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