Bernard de Grunne

Portraits de quatre marchands d’art africain, océanien et précolombien

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 4 avril 2003 - 493 mots

Que le fils d’un célèbre collectionneur d’art africain, en l’occurrence Baudoin de Grunne, devienne un grand marchand d’art tribal, rien de surprenant pourrait-on dire ! Pourtant, la route de Bernard de Grunne est loin d’avoir été toute tracée. “Comme dans un vaudeville, je suis sorti par une porte et rentré par une autre, s’amuse l’intéressé. C’est vrai que j’ai baigné dans l’art africain depuis tout petit. Jeune adolescent, j’accompagnais mon père lorsqu’il chinait.” L’intérêt pour la sculpture africaine emporte Bernard de Grunne vers un cursus d’histoire de l’art en Belgique. Il se spécialise rapidement dans l’art africain. En 1986, il passe son doctorat à l’université de Yales, aux États-Unis, sur “Les statues en terre cuite anciennes du Mali”. Puis, enchaînant sur un MBA à New York, il caresse un temps la carrière de businessman. Après six mois passés dans une banque new-yorkaise, il quitte le milieu de la finance. “Ce n’était pas tout à fait mon truc”, souligne-t-il laconiquement. Revenant à ses premières amours, il est nommé directeur du département Art tribal chez Sotheby’s à New York en 1987. L’année suivante, il prend également la direction du département londonien de l’auctioneer. Il abandonne son poste chez Sotheby’s en 1992 et, la même année, le monde des affaires le rattrape : il entre pour deux ans dans une maison d’édition de magazines informatiques située à New York, à la direction du développement international sur l’Europe. Il se souvient que “les années 1990 correspondaient au boom du PC. C’était une expérience intéressante à laquelle, au départ, [il] ne connaissait rien”. La fin de l’année 1994 marque le retour de Bernard de Grunne en Europe. Après avoir tergiversé, l’appel de l’art se fait plus fort. “J’ai finalement ouvert ma première galerie en 1996 au Grand Sablon”, laquelle sera déménagée en 2001, à quelques pas, dans un plus bel espace, au Petit Sablon. “Comme marchand, je suis parti de zéro, mon père ne m’ayant rien cédé.” Collectionneur d’art à ses heures, Bernard de Grunne avoue “sa curiosité dans tous les domaines : l’art précolombien, les tableaux hollandais, la calligraphie japonaise...” . Quant aux objets africains, “ayant vécu avec la collection de [son] père pendant trente ans, [il n’est] pas frustré.” À quarante-neuf ans, le marchand, d’un naturel avenant et communicatif, possède une nombreuse clientèle américaine. “J’ai l’avantage d’avoir vécu aux États-Unis”, explique-t-il. En 2002, Bernard de Grunne a proposé ses services d’expert à la société parisienne de ventes aux enchères Arcurial-Briest-Poulain-Le Fur. La première vente, qui a lieu en décembre 2002, a obtenu un grand succès. Également passionné de recherches, il a publié des ouvrages de référence et monté des expositions importantes dont la dernière, “Mains de maîtres” en 2001, a permis, par comparaisons formelles, d’y voir un peu plus clair dans l’identification des artistes et ateliers africains. Il prépare actuellement une exposition sur les ivoires africains, un sujet peu abordé auparavant.

GALERIE Bernard de Grunne, Place du Petit-Sablon, 1000 Bruxelles, tél. 32 2 502 31 17

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°168 du 4 avril 2003, avec le titre suivant : Bernard de Grunne

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