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Coup d’envoi des travaux des réserves du Louvre à Liévin

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 13 décembre 2017 - 462 mots

LIÉVIN

Le déménagement des œuvres s’étalera entre 2019 et 2024.

Centre de conservation du Louvre à Liévin, Pas-De-Calais
Centre de conservation du Louvre à Liévin, Pas-De-Calais

Liévin. « C’est à la fois une nécessité patrimoniale, une évidence territoriale et le fruit d’un partenariat collectif » : Jean-Luc Martinez, président-directeur du Musée du Louvre, a ainsi entamé son discours lors de la pose de la première pierre du centre de conservation du Louvre à Liévin, qui devrait, à terme, abriter quelque 250 000 œuvres dans ses réserves.

La « nécessité patrimoniale » est connue depuis longtemps : « Dès les études pour le Grand Louvre, on avait alerté les architectes, déjà, des risques de crues de la Seine, mais ils nous avaient assuré que la conception avait pris en compte ce risque », soupire une conservatrice présente à l’époque. Las, la majeure partie des réserves en sous-sol est soumise à des risques d’inondations de la Seine… Aujourd’hui, le Louvre dispose de 57 espaces de réserves au sein du Palais et de cinq réserves externalisées, et la moitié des 250 000 œuvres se situerait en zone inondable. L’alerte de la crue de 2016 est venue rappeler l’urgence à déménager.
 

La livraison du bâtiment est prévu en 2019

L’« évidence territoriale » du président est moins évidente : situé à 200 km de Paris, le choix de Liévin a suscité une fronde des conservateurs attachés à la proximité de leurs collections. À présent, « il n’y a pas un enthousiasme débordant sur la localisation, mais il y a une acceptation du projet », concède Brice Mathieu, directeur délégué du centre de conservation. Un compromis a été trouvé avec la création de réserves intermédiaires au sein de chaque département du musée. Et les liens tissés depuis l’ouverture du Louvre-Lens entre équipes lensoises et parisiennes ont, semble-t-il apaisé les esprits. La perspective d’un pôle d’études et de recherches en lien avec l’Institut national du patrimoine (INP), le Louvre-Lens et les universités des Hauts-de-France enthousiasme Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens : « Il y aura la concentration d’un savoir-faire exceptionnel, que nous espérons pouvoir mobiliser en dehors des temps d’expositions ».

Enfin, le « partenariat collectif » loué par le président se reflète dans le montage budgétaire de l’opération, estimée à 60 millions d’euros : 33,1 millions financés par le Louvre, 18 millions de l’Europe, 5 millions par la Région, 2,5 millions par le ministère de la Culture et 1,4 million issus du mécénat. La communauté d’agglomération Lens-Liévin a offert le foncier, une parcelle de 40 000 m2 pour un bâtiment de 18 500 m2 dont 9 600 m2 de réserves.

La livraison du bâtiment est prévue à l’été 2019. Ensuite, le calendrier prévoit cinq années de déménagement, dont une ­première année pour les réserves inondables. Ce chantier sera hors norme : « On s’inspire beaucoup du déménagement du MuCEM, mais les défis ne manquent pas », confie Brice Mathieu. La fin du chantier des collections est prévue pour 2024.

 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°491 du 15 décembre 2017, avec le titre suivant : Coup d’envoi des travaux des réserves du Louvre à Liévin

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