MODE

Dior sous toutes les coutures

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 6 septembre 2017 - 449 mots

Pour ses 70 ans, la maison Dior s’est activement investie dans une exposition qui fait défiler avec faste aux Arts déco les plus belles créations sorties de ses archives.

Paris. Spectaculaire. C’est le mot qui pourrait résumer l’exposition Dior qui se tient actuellement au Musée des arts décoratifs. Elle frappe d’abord par sa taille : elle se déploie sur 3 000 m2, les espaces habituellement dévolus à la mode et la nef de l’établissement ayant été exceptionnellement réunis pour gagner en superficie.

Tout au long de la visite, on ne peut qu’être impressionné par la diversité des dispositifs scénographiques employés. Les vêtements les plus champêtres dialoguent avec un incroyable assemblage de fleurs blanches subtilement éclairées et dégoulinant du plafond. Différents modèles de tailleurs pour dames se succèdent chronologiquement sous une variation de néons évoquant un défilé. Les toiles (ébauches en 3D des vêtements avec leur confection) grimpent jusqu’au ciel sur des étagères immaculées, dont la précision chirurgicale évoque la minutie du travail d’atelier. Les pièces inspirées par le XVIIIe siècle trônent dans des period room meublées avec des fauteuils, candélabres et tableaux émanant des Arts déco et autres musées. La façade néoclassique du « 30, rue Montaigne », où Christian Dior installa sa maison en 1946 fait l’objet d’une évocation architecturale (quasi) grandeur nature…

On est émerveillé par tant d’idées et de magnificence, d’autant que les vêtements, bien éclairés et mis en valeur s’insèrent avec bonheur dans ces dispositifs tantôt opulents, tantôt minimalistes, et se laissent généreusement contempler.

On s’en doute, cette exposition, qui célèbre les 70 ans du premier défilé de Dior, a coûté très cher. Les Arts décoratifs n’ont pas voulu communiquer le coût de l’exposition. Sa réalisation a été rendue possible grâce au « soutien de la maison Christian Dior ». « La maison de couture a mis à disposition sa collection [plus de la moitié des 647 œuvres exposées provient du fonds patrimonial Dior Heritage Collection ndlr], a ouvert ses archives (…) et a détaché du personnel quotidiennement pendant les heures d’ouverture de l’exposition », indique le service communication du musée. Le parcours propose en effet de voir des brodeurs, maroquiniers ou plumassiers de la maison au travail.

Une collaboration étroite entre le musée et la marque
En plus de ce « soutien matériel et humain », il y a aussi « un soutien financier » de Dior, précise le musée. Évidemment, cette implication de la maison de haute couture se lit sur les murs. Instructifs (quand ils retracent le style des différents directeurs artistiques qui se sont succédé depuis 1957) les textes n’en sont pas moins très complaisants. Comme souvent dans les expositions de mode, les moyens que permettent l’étroite collaboration avec les maisons de luxe sont apportés au détriment d’un certain regard critique.

Christian Dior, couturier du rêve,
jusqu’au 7 janvier 2018, Musée des arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75001 Paris.
Légende Photo :
Scénographie de l'exposition consacrée à Christian Dior aux Arts décoratifs avec la reproduction de la façade du "30, rue Montaigne" © Photo : Adrien Dirand

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°484 du 8 septembre 2017, avec le titre suivant : Dior sous toutes les coutures

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque