SVV Millon

Les « Métamorphoses » de Braque

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 17 novembre 2006 - 475 mots

Dispersion d’une collection de bijoux et sculptures des dernières années de création de l’inventeur du cubisme.

PARIS - « Ce n’est pas assez de faire voir ce qu’on peint, il faut encore le faire toucher. » Partant de ce précepte, Georges Braque synthétisa ses œuvres majeures pour les rendre plus aisées à reproduire en trois dimensions dans une période de l’artiste appelée « Les Métamorphoses ». Placée sous le thème des dieux et déesses de la mythologie grecque, cette époque correspond aux années 1961 à 1963. Le 19 novembre, la SVV Millon proposera à Drouot un ensemble de 77 œuvres (dont 55 bijoux et 8 sculptures) réalisées dans cette optique. Toutes proviennent directement de la collection de M. Armand Israël, détenteur et protecteur de droit de l’artiste, et successeur du baron Heger de Loewenfeld. Ces créations sont le fruit d’une collaboration fusionnelle entre l’artiste et Loewenfeld, célèbre lapidaire joaillier, qui permit la concrétisation des idées du peintre. La plupart des pièces ont été présentées en mars 1963 au Musée du Louvre, à la demande du ministre de la Culture André Malraux.

Ce n’est pas la première fois que des pièces issues des « Métamorphoses » passent en vente publique. Mais la réunion d’une telle quantité de lots sous un seul catalogue marque une volonté de porter un éclairage plus visible et d’établir une cote sur cette partie de l’œuvre de Braque, par ailleurs connue à travers de nombreuses expositions muséales. Si les bijoux l’emportent en nombre, la sculpture est en vedette. Hermès, un bronze doré et granit rose de 1963, numéroté 5/8 et fondu en 2002, constitue la pièce principale. L’estimation est de 300 000 euros pour cette création très moderniste de 1,73 m, dont un exemplaire a été montré à Paris, San Francisco (Californie) et Pittsburgh (Pennsylvanie) en 1963, et, plus récemment, au Ludwig Museum de Coblence et au Musée-Fondation Luciana-Matalon à Milan en 2003. Un autre exemplaire de cette sculpture s’est vendu 525 350 euros à Drouot le 28 juin 2006 chez Massol.

Moins typique, le Néoglaucos est une pièce unique de 1,30 m figurant un poisson. Son estimation relativement élevée, 350 000 euros, s’explique en partie par l’emploi de matériaux coûteux, à savoir quelque 50 kilos d’améthystes gainées d’or et une émeraude de 100 carats ! Estimés entre 1 000 et 8 000 euros, de nombreux bijoux retiendront aussi l’attention, tels la bague Mounichos en or jaune à décor d’un oiseau en émail blanc sur fond noir et la broche Nautos (Eos) en or jaune sertie d’un onyx à décor d’un oiseau noir sculpté sur fond blanc, deux pièces uniques estimées 6 000 euros chacune et provenant de la collection personnelle de Heger de Loewenfeld.

Braque

- Experts : Claude-Annie Marzet et Jacques Mostini (sculptures, céramiques et tapisserie), Pascale Bauer-Petiet (bijoux) - Estimation : 1,2 million d’euros - Nombre de lots : 77

GEORGES BRAQUE (1882-1963), ANCIENNE COLLECTION DU BARON HEGER DE LOEWENFELD, ET COLLECTION ARMAND ISRAëL, vente le 19 novembre à 16 heures à Drouot- Richelieu, 9, rue Drouot, 75009 Paris, SVV Millon & associés, tél. 01 47 27 95 34 ; expositions publiques : le 18 novembre 11h-18h, le 19 novembre 11h-15h, www.millon-associes.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°247 du 17 novembre 2006, avec le titre suivant : Les « Métamorphoses » de Braque

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