Politique culturelle

Frédéric Mitterrand, un homme de communication au ministère de la culture

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 24 juin 2009 - 513 mots

PARIS [24.06.09] – Plus connu comme animateur de télévision que comme spécialiste des arts plastiques, le nouveau ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy va devoir faire ses preuves.

« Je vais rarement voir les expositions fleuves » déclarait Frédéric Mitterrand au Journal des Arts en 2002. Le nouveau ministre de la Culture et de la Communication va devoir très vite changer ses habitudes et apprendre son métier de ministre. A commencer par maîtriser sa communication. Il est peu probable que François Fillon et Nicolas Sarkozy apprécient bien longtemps des bourdes telles que celle de son auto annonce anticipée.

Pourtant Frédéric Mitterrand est d’abord un homme de communication. Né en 1947, il est licencié en histoire et géographie et diplômé de l’IEP de Paris. Il débute sa vie professionnelle comme enseignant avant de diriger à partir de 1971 des salles de cinéma. Le grand public le découvre au début des années 1980 quand il produit et anime des émissions de télévision, dont Etoiles, étoiles de 1981 à 1986. De là vient son image de spécialiste des stars et des têtes couronnées. Il dirige de 2003 à 2005 les programmes de TV5.

C’est également un écrivain à succès. Il a publié une dizaine d’ouvrages, en particulier dans la veine de ses émissions de télévision. C’est dans l’un de ses romans, La mauvaise vie publié en 2005, qu’il raconte avec beaucoup de courage son homosexualité. Ecrivain mais aussi cinéaste, on lui doit notamment Lettres d’amour en Somalie (1981) et Madame Butterfly (1985). Il a d’ailleurs dirigé de 2001 à 2003 la Commission d’avance sur recette au Centre National de la Cinématographie (CNC).

Son expérience dans les arts plastiques et autrement plus courte. S’il a été commissaire général de la saison tunisienne en France (1996) et de la saison tchèque (2002), son parcours à la Villa Médicis à Rome n’aura duré qu’un an. C’est à cette occasion que Nicolas Sarkozy a appris à mieux le connaître, le préférant à son ancien conseiller Georges-Marc Benamou.

Sa personnalité et plus encore son nom ont séduit le Président de la République en quête d’ouverture et d’images fortes. Le neveu de François Mitterrand est incontestablement plus médiatique que Christine Albanel qui n’a pas su ou pu être le « nouveau Lang » de Sarkozy. Cette agrégée de lettres modernes a travaillé de 1979 à 1983 dans les cabinets ministériels avant de prendre la présidence du Château de Versailles. On dit que le Président lui reproche sa gestion du projet de loi Hadopi et son image effacée. Des reproches injustes, tant la mission de l’ancienne ministre était très cadrée par l’Elysée. C’est oublier aussi qu’elle a éteint au moins temporairement, la crise des intermittents du spectacle qui avait couté sa place à Jean-Jacques Aillagon.

La forte notoriété de Frédéric Mitterrand peut rapidement se retourner contre lui. Connu et apprécié dans la sphère médiatique, il retient beaucoup l’attention des journalistes aux premiers jours du nouveau gouvernement. Mais en créant des attentes élevées, les ministres stars déçoivent davantage s’ils n’attachent pas très vite à leur nom des initiatives pertinentes et quelque peu flamboyantes.

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