Fin de péril pour la citadelle iranienne de Bam

Par Margot Boutges · lejournaldesarts.fr

Le 19 juin 2013 - 430 mots

PHNOM PENH (CAMBODGE) [19.06.13] - L’Unesco a retiré la citadelle de Bam, en grande partie détruite par un séisme en 2003, de la liste du patrimoine mondial en péril pour la bonne gestion de sa conservation.

« Les améliorations apportées à la gestion et à la conservation du site de Bam et son paysage culturel » dans le Sud-Est de l’Iran justifient « que le bien soit retiré de la liste du patrimoine mondial en péril », a indiqué l'Unesco le 17 juin.

Le comité de l’Unesco qui s’est réuni en session annuelle à Phnom Penh du 17 au 27 juin 2013 a déclaré que la citadelle de Bam, à 80% détruite en décembre 2003 par un tremblement de terre, inscrite six mois plus tard sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco et sur la liste du patrimoine mondial en péril, avait été « suffisamment stabilisée » et le site assaini.

En 2004, le président iranien Mohammad Khatami avait promis que la citadelle de Bam serait reconstruite « quel qu’en soit le prix ».

Cette ville médiévale fortifiée, la plus grande construction de terre crue et de paille du monde, est un des monuments les plus emblématiques du pays.

Edifiée à partir de la période achéménide (VIe au IVe siècle av. J.-C.), celle qui a connu des adjonctions de diverses périodes a connu son apogée du VIIe au XIe siècle, étant placée au carrefour de routes marchandes.

Le rapport annuel de 2013 a montré que le plan de gestion globale 2008-2017, élaboré par une équipe d’experts coordonné par le Bureau multipays de l’Unesco et l’ICHHTO (Iran cultural heritage and tourism organizaion), avait été appliqué avec succès.

La protection des vestiges, la stabilisation de certaines zones pour empêcher de nouvelles dégradations et un travail sur le renforcement de la brique crue sont en effet bien engagés depuis 2008. Certaines parties de l’édifice ont en outre été restaurés et/ou reconstruites et font désormais office d’espaces de stockage.

Une modélisation en 3D et une reconstruction virtuelle de certains des principaux ensembles de la Citadelle, réalisées à l’aide d’images aériennes de la ville avant destruction, devraient permettre de continuer la reconstruction prévu jusqu’en 2017.

Le financement de cette reconstruction reçoit notamment l’apport financier de la Banque Mondiale, du Japon et de l’Italie, par le biais des fonds-en-dépôts Unesco.

La liste du patrimoine mondial en péril se porte aujourd’hui à 37 sites et risque bien de s’agrandir jusqu’à la fin de la session annuelle de l’Unesco à Phnom Penh. Des sites de Syrie, où la guerre civile fait rage, sont ainsi dans le viseur.

Légende photo

Bam, vue générale depuis l'enceinte sud - © Photo Patrickringgenberg - 2003 - Licence CC BY-SA 3.0 

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