Willy Ronis, l’homme du hasard

L'ŒIL

Le 1 décembre 2005 - 338 mots

À 95 ans, Willy Ronis a l’esprit vif, toujours passionné par le monde et les gens qui l’entourent, les petits détails du quotidien qui en font toute la saveur. La rétrospective organisée par la mairie de Paris est autant dédiée à l’homme qu’à son œuvre, ce qui rend la particulièrement vivante. « La quasi-totalité des images présentées sont des photographies de hasard », souligne-t-il. Centrée sur les clichés parisiens, l’exposition déroule 75 ans de pratique photographique à travers 170 images célèbres ou inédites.
C’est le Paris des ouvriers, des petites gens, des amoureux…, qui intéresse Ronis depuis les premiers clichés d’amateur qu’il réalise à la fin des années 1920. Sa carrière de photographe professionnel débute à la mort de son père en 1936. Il fait ses premières armes dans la presse de gauche. Il navigue ensuite entre des reportages pour Time, Life, Point de vue lorsque la presse connaît son plein essor – après la Seconde Guerre mondiale – et des travaux personnels, arpentant
les rues de la capitale.
Les années 1950 marquent l’âge d’or de la photographie humaniste, celle de Doisneau, d’Isis, de Boubat, de Cartier-Bresson et de Ronis. Cafés, ruelles, fêtes foraines, grands magasins offrent à ce dernier autant d’occasions de capter des ambiances, des visages et des regards, tout en gardant une certaine distance ; comme si le photographe, pudique et respectueux, avait toujours la crainte de déranger ceux qu’il approche.
Après une éclipse au tournant des années 1960 et 1970, l’œuvre de Willy Ronis connaît un souffle nouveau dans les années 1980 (vues du Centre Pompidou, de la Fête de la musique, de la station de RER Châtelet, de La Défense…). L’exposition se referme sur une série de nus récents, et sur un autoportrait du photographe à l’âge de 84 ans, faisant son baptême de parachute ! Un cliché qui montre l’éternelle jeunesse de cet insatiable capteur d’images, qui regarde volontiers son passé, mais sans nostalgie.

« Willy Ronis à Paris », Hôtel de Ville, 29 rue de Rivoli, Paris IVe, tél. 01 42 76 40 66, 19 octobre-18 février, cat. Hoëbeke, 160 p., 200 ill., 34 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°575 du 1 décembre 2005, avec le titre suivant : Willy Ronis, l’homme du hasard

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