Art contemporain

Tate Britain, Londres

WaterTate

Jusqu’au 21 août 2011

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 20 avril 2011 - 341 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

S’il est une tradition picturale particulièrement prisée outre-Manche, c’est bien l’aquarelle. La Tate Britain propose une exposition consacrée exclusivement à ce médium, depuis son apparition au Moyen Âge jusqu’à l’époque contemporaine.

Plus de deux cents œuvres permettent d’apprécier la variété et la richesse de cette technique. Contrairement à un tableau peint à l’huile, où des corrections et des superpositions de couches de peinture restent toujours possibles, une aquarelle s’exécute rapidement, généralement sur du papier, et ne souffre aucun repentir sous peine de perdre toute luminosité.

Depuis les enluminures et les miniatures médiévales jusqu’aux innovations des artistes contemporains, la diversité des œuvres présentées à la Tate Britain dépoussière cette vision conformiste qui émane souvent des expositions organisées par les associations d’artistes aquarellistes telles que la Royal Watercolour Society. 

Facilement transportable et d’un usage aisé en plein air, l’aquarelle remplit, bien avant l’avènement de la photographie, une fonction documentaire de premier ordre. Accompagnant le capitaine Cook lors de ses explorations lointaines, John Webber (1752-1793) réalise les premiers paysages de Hawaii, William Hodges (1744-1797) et Sydney Parkinson (1745-1771) rapportent de Tahiti et de l’île de Pâques d’importantes documentations sur la faune et la flore exotiques. Près d’un siècle plus tard, William Simpson (1823-1899), « correspondant de guerre », réalise de nombreux témoignages de la guerre de Crimée.

Joseph Mallord William Turner (1775-1851), William Blake (1757-1827), Thomas Girtin (1772-1802) et John Sell Cotman (1782-1842), les maîtres de « l’âge d’or » (1750-1850) de l’aquarelle anglaise, ne sont bien sûr pas oubliés, pas plus que cette tradition toute britannique allant des préraphaélites comme Alfred William Hunt (1830-1896) aux symbolistes et aux néoromantiques. Mais une attention toute particulière est réservée aux artistes contemporains qui tentent de repousser les limites de cette technique ancestrale.

Des créateurs aussi différents que Howard Hodgkin (né en 1932), Ian McKeever, Anish Kapoor ou Peter Doig apportent la claire démonstration que l’aquarelle peut aujourd’hui encore être un médium qui se prête avec bonheur à la recherche et à l’innovation.

Voir

« Watercolour », Tate Britain, Millbank, Londres (Grande-Bretagne), www.tate.org.uk, jusqu’au 21 août 2011.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°635 du 1 mai 2011, avec le titre suivant : WaterTate

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