musée

Vuillard par la porte entrebâillée

L'ŒIL

Le 1 octobre 2000 - 232 mots

« La Porte entrebâillée », quel beau titre pour une exposition consacrée à Édouard Vuillard ! C’est en fait le titre d’une petite huile sur carton de 1891 où une douce figure féminine, sertie dans le déferlement éblouissant des taches jaunes et vertes, émerge d’une « pliure » de l’espace où l’on serait bien en peine de reconnaître aucune porte. Il eut été intéressant, à partir d’une telle œuvre, de tirer des fils et de tenter une nouvelle approche de l’univers de Vuillard. Au lieu de quoi, les organisateurs (le Musée de Lausanne et le Musée de l’Annonciade à Saint-Tropez, où l’exposition s’est tenue cet été) nous offrent un parcours rétrospectif classique : les débuts à l’Académie Julian, la période Nabi à partir de 1890, le thème des « intérieurs » indissociable des recherches les plus poussées de l’artiste (une comparaison intéressante avec quelques « intérieurs » de Félix Vallotton est ici proposée), l’évolution, après 1900, vers l’espace perspectif traditionnel et un plus grand réalisme qui correspondait au goût d’une nouvelle clientèle mondaine, le théâtre, les lithographies, et enfin, dans l’entre-deux-guerres et jusqu’à sa mort en 1940, le retour à l’ordre. Mais il ne faut pas bouder son plaisir, surtout avec Vuillard dont l’art vise à la délectation visuelle : cette « porte entrebâillée » nous laisse voir, parmi 80 œuvres, quelques pures merveilles.

LAUSANNE, Musée cantonal des Beaux-Arts, 14 octobre-7 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°520 du 1 octobre 2000, avec le titre suivant : Vuillard par la porte entrebâillée

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