musée

Visages d’Ubac

L'ŒIL

Le 1 mai 2000 - 174 mots

« Qui nous rendra le visage de l’homme ? » écrivait Raoul Ubac (1910-1985) en 1959, à un moment où l’art abstrait lui apparaît comme « une erreur inouïe dont nous sommes devenus victimes. Évider et découper la figure, (...) conduit l’âme aux abîmes. » Toute son œuvre semble hantée par la figure humaine. Dans ses photomontages solarisés des années 30, Ubac commença par défigurer. Proche des Surréalistes, il imagine la technique photographique du « brûlage » (la gélatine impressionnée se décompose sous l’effet de la chaleur). « C’était donc, dira-t-il, un automatisme de destruction, une dissolution complète de l’Image vers l’Informel absolu. » Cette dissolution se poursuivra dans  son œuvre dessiné et peint, à travers des recherches de matière renvoyant toujours plus au thème de la terre. Mais Ubac trouve son matériau de prédilection avec l’ardoise, qu’il grave et sculpte. Elle lui procure, en même temps qu’une couleur austère mais profonde, une texture riche et sensible, stratifiée, friable, évoquant un paysage humain, celui de ses Ardennes natales.

PONTOISE, Musée Tavet-Delacour, jusqu’au 11 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : Visages d’Ubac

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