Vincent Barré, l’art du partage

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 26 juillet 2007 - 256 mots

Quoiqu’elle soit aujourd’hui obsolète, l’image du créateur enfermé dans son atelier en proie aux affres de la création est encore cultivée par des artistes. Cela n’a jamais été le cas de Vincent Barré. Ce n’est pas parce qu’il est sculpteur, mais parce que sa conception de l’œuvre est sous-tendue par les notions de partage et d’échange. Cette attitude procède surtout chez lui du désir de tisser toutes sortes de collaborations afin de nourrir et d’interroger sans cesse sa démarche.
À travers un choix d’œuvres récentes – grandes fontes d’acier, dessins, films, grès noirs enfumés, etc. –, l’exposition que lui consacre l’hôtel des Arts de Toulon vise précisément à mettre en exergue cet aspect-là dans un parcours où l’on croise les photographes Jacqueline Salmon et Jean Bernard, le sculpteur Richard Deacon, les artistes et réalisateurs Joël Brisse et Pierre Creton. Suivi photographique de l’œuvre, conversation filmée, écrits… tout prend sens dans l’unité d’un dialogue à plusieurs vues et à plusieurs voix.
Forte d’une relation au corps et à l’architecture, nourrie d’une réflexion sur les moyens mêmes de la sculpture, l’œuvre de Vincent Barré est chargée de réminiscences. Celles-ci témoignent de son attachement à certaines formes de cultures telles que la douceur méditerranéenne, l’archaïsme grec, les rites païens ou le monde cistercien. C’est dire si elle souscrit à l’ordre d’une esthétique syncrétique en quête d’un langage métissé et universel, accordant au signe une place de premier choix.

« Vincent Barré, métis », hôtel des Arts, 236, boulevard du Maréchal-Leclerc, Toulon (83), tél. 04 94 91 69 18, jusqu’au 3 juin 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°591 du 1 mai 2007, avec le titre suivant : Vincent Barré, l’art du partage

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