Venise

Cité chrétienne aux portes de l'Orient

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 1 octobre 2006 - 378 mots

La cité des Doges a bâti sa puissance sur le commerce. Venise a notamment entretenu des liens étroits avec les ports orientaux. Des échanges dont la production artistique porte les empreintes.

Du Xe au XVIIIe, malgré les puissants antagonismes qui les opposaient, Venise a entretenu des relations privilégiées avec l’Orient. Pourtant, tout les distinguait : géographie, religion, style de vie… La petite cité-État de la lagune faisait face à un colosse, un immense Empire en expansion.
De nombreux épisodes guerriers ont jalonné ces huit siècles. Mais l’histoire de Venise est inséparable du commerce, base indispensable de toute sa richesse. La République privilégiait donc la diplomatie, avançant toujours à pas prudents.

Des comptoirs sur tout le pourtour méditerranéen
Venise se trouvait au carrefour des grandes voies commerciales de la Méditerranée, au carrefour des civilisations chrétienne et islamique. Elle avait tissé depuis le ixe siècle d’utiles rapports avec Le Caire, Damas et Byzance (Constantinople) et entretenait d’innombrables comptoirs tout le long de la mer Adriatique, en Grèce, dans les îles de la mer Égée mais aussi sur les côtes de Syrie et d’Égypte. D’autres lignes maritimes la reliaient à Tunis, Grenade, Marseille, Londres. Ces comptoirs permettaient d’obtenir les précieuses marchandises demandées par l’Europe, tout en protégeant ses navires lourds de riches cargaisons. Des historiens ont pu dire qu’au xive siècle elle possédait le seul empire colonial que le monde médiéval ait connu.
Dans le domaine artistique, au début du xve siècle, Venise était encore par certains côtés une ville secondaire, en retard sur les autres grandes cités italiennes. Mais c’est durant ce siècle qu’elle atteindra son plein épanouissement.
En Orient, à la même époque, le luxe des souverains éblouissait le monde chrétien et allait féconder les arts des bords de la lagune. Cet Orient qui faisait face à Venise était soumis à un immense Empire ottoman (turc) toujours plus puissant et qui, en 1453, prenait Constantinople, mettant fin à l’Empire byzantin.
Pourtant, depuis 1250 l’Empire voit sa puissance contestée par les Mamelouks régnant sur l’Égypte et la Syrie. C’est dans cet Orient conquérant que se développe pour les arts, les sciences et les lettres, l’une des périodes les plus brillantes de la civilisation ottomane dont les échos se feront sentir dans divers domaines de la vie vénitienne, comme dans ses exportations.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°584 du 1 octobre 2006, avec le titre suivant : Venise

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