centre d’art et musée

Vélasquez en 3 épisodes

L'ŒIL

Le 1 décembre 1999 - 407 mots

En l’honneur du 400e anniversaire de la naissance du peintre le 6 juin 1699, on a baptisé 1999 « année Vélasquez ». À Madrid, les salles Vélasquez du Prado, fermées il y a dix ans, ont été rouvertes à cette occasion et l’année se clôturera avec l’exposition « Vélasquez, Van Dyck et Rubens ». Cependant c’est à Séville, la ville natale de l’artiste, que l’on peut voir la plus grande exposition. « Vélasquez et Séville » montre des tableaux du maître et de ses contemporains comme Alonso Cano, Herrera, ou Pacheco son maître, des sculptures, des dessins et des gravures, des livres enluminés et des documents au travers desquels se développe une analyse historique sur son époque et les antécédents artistiques de la deuxième moitié du XVIe siècle. Les pièces maîtresses de cette exposition sont les 22 peintures du peintre andalou comme Le Marchand d’eau de Séville, provenant du Wellington Museum de Londres, Vieille femme faisant frire des œufs, de la National Gallery of Scotland d’Édimbourg, La Mulata du Musée de Dublin et Saint Pierre en larmes d’une collection particulière, qui est montré au public pour la première fois. Cette exposition, centrée sur la présence du peintre à Séville entre 18 et 25 ans, fait découvrir comme l’indique le commissaire Jonathan Brown « des aspects de sa personnalité terriblement méconnus ». Peintre de cour, portraitiste avant tout, connaisseur de la nature humaine et de ses misères, il pénètre la psychologie de ses modèles. Il se confronte aussi bien aux rois qu’à la plèbe, aux infants qu’aux bouffons, et capte également la vie animale et le frémissement du paysage. Il ne fut jamais le peintre des improvisations ou des aventures, mais celui des très longues méditations comme le démontrent ses dessins d’une grande exactitude. On sait peu de choses de ses dernières années sinon par les anecdotes de ses relations difficiles avec les courtisans en tant que chambellan, charge de grande responsabilité qui limitera son activité de peintre. Malgré tout, il put réaliser des œuvres importantes comme la Vénus au miroir, Les Fileuses ou Les Ménines qui seront également présentes à l’exposition du Prado. Vélasquez mourut à Madrid le 6 août 1660 d’une maladie fulgurante. L’inventaire de ses biens reflète une vie installée dans un luxe peu fréquent pour l’Espagne du XVIIe siècle, et réellement exceptionnel pour un peintre.

SÉVILLE, Monastère de la Cartuja (Centre d’Art contemporain), jusqu’au 22 décembre et MADRID, Musée du Prado, 15 décembre-5 mars.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Vélasquez en 3 épisodes

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