Une « presque » rétrospective engagée

Par Jean-Christophe Castelain · L'ŒIL

Le 26 octobre 2010 - 253 mots

Fondée en 1963, installée dans le Marais depuis 1995, la galerie Lahumière appartient à une espèce rare : celle des galeries exclusivement dédiées à un type d’esthétique, ici l’abstraction construite et colorée.

C’est dire si Auguste Herbin y occupe une place de premier choix et si Anne et Jean-Claude Lahumière ont réussi à constituer une collection d’œuvres de l’artiste la plus importante au monde. Aussi sont-ils à même de pouvoir annoncer dans leur programme rien de moins qu’« une rétrospective » du peintre, même si Jean-Claude précise avec humilité : « presque ».

Lahumière, galerie militante
Quelque peu amers que les musées – sauf un, celui de Montbéliard – ne se soient jamais intéressés à cette collection, alors que les Allemands l’ont d’ores et déjà présentée à trois reprises, les galeristes du Marais ont décidé d’appliquer le fameux adage : « On n’est jamais si bien servi que par soi-même. » Voilà donc Herbin chez Lahumière, et de quelle manière ! Un magnifique florilège des différentes époques et des différentes manières de l’artiste, en un tout subtilement uni. Coloriste et formaliste avant tout, partisan d’une abstraction qui ne s’enferme pas dans la rigueur d’une géométrie strictement orthogonale, Herbin s’est fait le défenseur d’une forme abstraite courbe et circulaire visant à déstabiliser l’autorité de l’angle droit. Telle est la leçon que l’on peut tirer de l’exposition que les Lahumière proposent et qui en dit long du travail et de la passion mis au service de la fortune critique de l’artiste. De l’art d’être galeriste militant.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°629 du 1 novembre 2010, avec le titre suivant : Une « presque » rétrospective engagée

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