Une école rénovée

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 1 décembre 2004 - 405 mots

Après dix années passées entre la rue d’Ulm et la Manufacture des œillets d’Ivry-sur-Seine, au sud de Paris, l’École nationale supérieure des Arts décoratifs (Ensad) a pu enfin se réinstaller au complet, élèves et personnel réunis, dans ses locaux historiques, rénovés et agrandis par l’architecte Luc Arsène-Henry et le designer Philippe Starck. Le chantier aura été long et complexe, et critiqué lors de la livraison de la première tranche de travaux en 1998. On se souvient en effet de la vive polémique déclenchée par la construction de la nouvelle aile sur la rue Érasme, conçue comme un grand cadre, et entièrement opacifiée par un revêtement de faux marbre. Une façade presque aveugle dans une école d’art, l’idée n’aura pas manqué d’attirer les foudres des élèves, un certain nombre de graffitis comme « cassons ce marbre » ou « fenêtre ? » venant encore en témoigner. L’erreur sera heureusement bientôt réparée. Malgré ce couac, l’architecte et le designer sont parvenus à installer quelque 12 000 m2 entre cette aile et le bâtiment historique. La refonte totale des circulations a ainsi permis de créer une petite salle d’exposition temporaire, inexistante jusqu’alors. Dans les étages, au fil des longs couloirs revêtus d’une couleur rouge brique, les salles bénéficient d’une nouvelle modularité. Ici, l’architecte a pris soin de redonner de la lumière à des salles autrefois sombres. Ainsi des ateliers dévolus au travail de matériaux lourds du sous-sol, qui retrouvent enfin le jour grâce à un système de puits de lumière en V creusés dans la cour, ou des salles du dernier niveau, éclairées d’une lumière zénithale grâce à des toitures arborant désormais le profil de sheds. La cour, au cœur de l’îlot, a été réaménagée par le paysagiste Pascal Cribier. Elle est désormais surplombée par le nouveau pavillon cubique de la cafétéria, entièrement vitré et couronné par une étrange gorge égyptienne. Outre ces travaux, l’école s’est équipée du matériel dernier cri et s’est dotée d’une nouvelle identité visuelle, due à ses anciens élèves de l’agence de graphisme M/M. De quoi, selon son directeur, Patrick Raynaud, « redynamiser l’image d’une Ensad un peu oubliée », et qui s’engage dans une ambitieuse réforme pédagogique.

Ensad, PARIS, 31 rue d’Ulm, Ve, tél. 0142349700, www.ensad.fr Expositions accompagnant la réouverture : « Recall », « 25 ans d’atelier mobilier », galerie d’exposition du Via, 29-35 av. Daumesnil, XIIe, à partir de janvier. Colloque « Les acteurs du goût », 9-11 décembre, amphithéâtre de l’Ensad.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°564 du 1 décembre 2004, avec le titre suivant : Une école rénovée

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