Jusqu’au 10 mai 2012

Un pot-pourri de Dalí

Espace Dalí­ - Paris 18e

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 22 mars 2012 - 416 mots

Durant l’été 1968, envoyé par une agence de presse dans le petit village catalan de Port Lligat, Enrique Sabater frappe à la porte de Salvador Dalí pour solliciter une interview.

Après une longue conversation menée à bâtons rompus par ces deux Catalans, le maître interrompt la conversation et demande à Sabater la somme de 15 000 dollars pour l’interviewer. « Bien sûr, je ne détenais pas une telle somme, explique Sabater, alors il se ravisa et me proposa de revenir le lendemain quoi qu’il en soit. Et chaque jour, pendant onze ans, il me demanda de revenir le lendemain. »

De 1968 à 1981, Enrique Sabater reste aux côtés de celui qu’il continue d’appeler « Monsieur Dalí » et de sa femme, Gala. Tour à tour, Sabater devient son assistant, son secrétaire, son agent commercial, son garde du corps et, bien sûr, son ami fidèle. Extrêmement généreux, Dalí régala Sabater de nombreuses dédicaces, dessins, peintures, maquettes qui font l’objet de la présente exposition. Réalisées sur des supports aussi originaux qu’un contrat de cession, une palette de peinture, une carte de vœux, un livre ou une gravure, les dédicaces sont pour la plupart des dessins, réalisés à l’encre ou à l’aquarelle, représentant des personnages fantastiques, bibliques ou romanesques.

Témoins de l’amitié qui liait les deux hommes, les photographies prises par Sabater dévoilent un Dalí peu connu et intime. On le voit jouant avec des lunettes 3D, travaillant dans son atelier, à Central Park sur un traîneau avec Gala, embrassant Gala, ou encore dans un hall d’hôtel en attendant son train, sa valise tenue par une fine corde nouée autour de son poignet. Sabater et ses fils se virent également offrir de véritables œuvres, comme cette aquarelle sur papier reprenant le thème des « Montres molles » (1979) qu’il reçut pour Noël, cette représentation d’une Vierge tenant un cierge offerte au fils de Sabater en 1978, ou encore une magnifique peinture à l’huile sur cuivre, Paysage de l’Empordà, offerte la même année à Sabater.

Un brin « fourre-tout », manquant de cohérence ou de fil directeur, l’exposition mélange trop facilement les genres, à l’image du lieu où l’on peine à distinguer la collection permanente de l’exposition temporaire, l’espace d’exposition de la galerie commerciale… Ainsi, à côté de quelques perles, l’exposition présente-t-elle de simples reproductions, certes dédicacées, ou des maquettes de mobilier que Dalí voulait réaliser pour la maison de Sabater. Ou encore son épée d’académicien, réalisée par lui-même et exposée pour la première fois.

Voir « Signé Dalí­. La collection Sabater »

, Espace Dalí­, 11, rue Poulbot, Paris-18e, www.daliparis.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°645 du 1 avril 2012, avec le titre suivant : Un pot-pourri de Dalí

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