Art contemporain

Enghien-les-Bains (95)

Un Julio Le Parc high et low-tech

Centre des arts - Jusqu’au 27 décembre 2019

Par Stéphanie Lemoine · L'ŒIL

Le 29 octobre 2019 - 309 mots

En 1958, Julio Le Parc crée une œuvre à l’encre de Chine et l’intitule « Du réel au virtuel ».

Rarement mobilisé à l’époque, le terme virtuel revient ensuite à intervalles réguliers dans son travail. Son usage précoce chez l’artiste argentin constitue le point de départ de la rétrospective qui lui est dédiée au Centre des arts d’Enghien-les-Bains et dicte une programmation resserrée, mais attentive à débusquer dans son œuvre ce qui y préfigure, dès les années 1960 et dans les décennies suivantes, l’émergence des arts numériques. De fait, les œuvres présentées au CDA, pour certaines anciennes, pour d’autres très récentes, charrient toutes les caractéristiques de ce champ esthétique. À l’exception, bien sûr, de son appareillage technologique, et encore : l’exposition recèle quelques casques de VR, quand d’autres affichent un caractère low-tech qui n’est pas tout à fait étranger aux questionnements contemporains. Aborder Julio Le Parc sous cet angle est évidemment habile et vient renforcer l’image d’un artiste pionnier, au-delà même de son statut de précurseur de l’art cinétique. La place faite dans l’accrochage aux toiles de la série Surface couleur et aux Alchimies vient d’abord souligner son obsession pour les algorithmes et les variations chromatiques et formelles qu’ils autorisent. Dans les boîtes en Plexiglas, Contorsions, Lumières, projections, installations et œuvres en réalité virtuelle, se décèle aussi la volonté, chez l’artiste, d’impliquer le spectateur dans des dispositifs tantôt interactifs, tantôt immersifs. Logiquement, l’exposition aborde ainsi le virtuel sous son angle le plus actuel : les deux œuvres en VR présentées au premier étage, dont l’une est signée par son fils Juan, soulignent la manière dont Julio Le Parc s’est saisi des nouvelles technologies comme d’un prolongement naturel de ses recherches. À cet égard, Alchimies virtuelles (2017), déjà présentées au Palais de Tokyo au printemps dernier, s’offrent comme une saisissante synthèse de sa démarche, dont elle vient en effet confirmer l’aspect visionnaire.

« Julio Le Parc, Réels et virtuels 1958-2019 »,
Centre des arts, 12-16, rue de la Libération, Enghien-les-Bains (95), www.cda95.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°728 du 1 novembre 2019, avec le titre suivant : Un Julio Le Parc high et low-tech

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