Art contemporain

Toulouse, les perdreaux de l’année en liberté

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 27 septembre 2007 - 376 mots

À Toulouse, le Printemps de septembre 2007 joue deux partitions de choix : « Hamsterwheel » et « Wheeeeel », deux expositions dont la première a eu pour répétition générale la... Biennale de Venise.

Après la défection du directeur artistique Jan Debbaut en avril, l’équipe du Printemps de Septembre a réussi un premier coup de poker : produire l’exposition la plus excitante de la Biennale de Venise 2007. Embusquée dans l’arsenal vénitien, « Hamsterwheel » a déployé, jusqu’à fin août, une cacophonie assumée, perturbante, d’œuvres de tout premier rang en guise de bande-annonce du Printemps de septembre de Toulouse.

Anti-protocole
Les règles sont simples et on les doit à l’artiste autrichien Franz West. Hamster-wheel (« la roue du hamster ») a un credo : pas de dogme, de thème, de principes. À mort le commissaire et sa position supérieure, ses manigances, ses surinterprétations ou ses lectures arbitraires des œuvres aux franges de l’illustration ! Et Franz West d’assumer jusqu’au bout en affichant un système de sélection par cooptation entre les artistes.

L’effet boule de neige rebondit donc ce mois-ci dans les bâtiments conventuels des Jacobins à Toulouse avant de grossir à la prochaine étape barcelonaise.

Depuis Venise, l’équipe composée de la jet-set de l’art de Rondinone à Bustamante en passant par les doux dingues de Gelitin, se sera étoffée. Visuellement, le premier essai était magistral, un vrai pied de nez au culte de la personnalité des artistes et à la super-position du « curateur ». Une montagne russe en bois de récupération signée Gelitin, un ours à plumes jaunes de Paola Pivi, une plate-forme rouge de Bustamante galvanisée par une prolifération visuelle d’Urs Fischer, des porcelaines clinquantes signées Sarah Lucas, l’exposition vénitienne sautait avec plaisir du coq-à-l’âne à l’image d’un « cadavre exquis » comme l’écrit si justement Marie-Thérèse Perrin, organisatrice du festival.

Les petits nouveaux s’appellent Reinhard Bernstein, Songül Boyraz, Philippe Bradshaw, Bernard Martin ou la très talentueuse jeune Australienne installée à Paris, Mel O’Callaghan. On attend en ces lieux patrimoniaux la même émulation débridée entre tous ces participants, la même insolence, la même subjectivité en ces temps de Biennale de Lyon aux règles du jeu si alambiquées. Le spectateur peut ici s’adonner au plaisir de l’art grâce à la jubilation palpable dans cette réunion tentaculaire et sans autre message que de s’exprimer sans haut-commissariat. Libre.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : Toulouse

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