Musée Cognacq-Jay

Tivoli, étape des peintres de paysages

Jusqu’au 20 février 2011

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 16 décembre 2010 - 375 mots

Depuis la Renaissance, de nombreux artistes et intellectuels se rendent en Italie pour y découvrir les splendeurs de l’Antiquité.

Étape incontournable du Grand Tour à la fin du xviie siècle, Rome voit affluer une multitude de jeunes gens venus parfaire leur éducation, ainsi que des curieux, des intellectuels et des artistes. Située à une trentaine de kilomètres de Rome, dominant une plaine qui s’étend jusqu’à la mer, dotée de cascades et d’une magnifique acropole (le temple de Sibylle), la ville de Tivoli devient très vite un thème de prédilection.

Réunissant une cinquantaine de tableaux, dessins, gravures et maquette de ce même motif, l’exposition propose une réflexion sur l’évolution du paysage de 1720 à 1830. Dans  un cabinet, des œuvres datées de la fin du XVIIe siècle témoignent de l’intérêt que portèrent certains artistes de l’entourage de Paul Bril pour le sujet. Tenu pour le rénovateur du paysage en France au xviiie siècle, Joseph Vernet est l’un des admirateurs les plus assidus du site et l’un des premiers à peindre d’après nature. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Piranèse, Fragonard et Hubert Robert se rendent également sur les lieux. Ce dernier s’est inspiré de Tivoli pendant toute sa carrière et est même allé jusqu’à construire, à Ermenonville et à Méreville, des jardins imitant le temple de la Sibylle. Cette génération d’artistes contribue au triomphe du genre pittoresque qui renvoie à une conception baroque et théâtrale du monde. 

Lorsque la peinture en plein air se généralise, Tivoli devient un lieu unique d’expérimentation artistique. Jean-Antoine Constantin, Pierre-Henri de Valenciennes, Simon Denis, mais également Turner en rapportent de magnifiques toiles. Le site est alors reconverti en paysage romantique et représenté à l’aide de cadrages vertigineux et d’éclairages dramatiques. 

À la fin du XVIIIe siècle, le Grand Tour se démocratise et l’image de Tivoli perd de sa sauvage séduction. Les artistes qui se rendent sur le site tentent d’adopter des points de vue originaux pour se différencier. Ainsi, Léon Cogniet réduit sa représentation du lieu à un seul détail, une vue très rapprochée de trois colonnes du temple, qu’il rend méconnaissable.

Voir

« Tivoli. Variations sur un paysage au XVIIIe siècle », musée Cognacq-Jay, 8, rue Elzévir, Paris IIIe, tél. 01 40 27 07 21, jusqu’au 20 février 2011.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°631 du 1 janvier 2011, avec le titre suivant : Tivoli, étape des peintres de paysages

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