Six siècles de peintures chinoises

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 23 février 2009 - 325 mots

Ambitieux, le propos l’est incontestablement : offrir un regard inédit sur six siècles de peintures chinoises, de la dynastie Ming (1368-1644) puis Qing (1644-1911) à la Chine républicaine (1911-1949).

Le développement des relations culturelles avec la Chine ces trois dernières décennies a permis d’approfondir les connaissances dans le domaine très particulier de la restauration des peintures sur papier ou sur soie, particulièrement fragiles. Ces échanges ont rendu possible une importante campagne de restauration des collections du musée Cernuschi, menant à une brillante réévaluation tant du fonds de peintures anciennes que des œuvres de peintres chinois du xxe siècle.
Exposées pour la première fois, les peintures acquises par Henri Cernuschi lors de son voyage en Chine en 1872 apportent un témoignage singulier sur le regard d’un amateur européen à l’époque du japonisme. Cette collection compte un nombre significatif de « peintures au doigt ». La technique, dont les plus illustres représentants vécurent au xviiie siècle (dynastie Qing), était encore pratiquée à l’époque où Cernuschi découvrit l’empire du Milieu.
Peinture des mille automnes, vaste composition de Gao Qipei (1672-1734), permet d’apprécier les différents procédés mis en œuvre par l’artiste   : trait de contour au doigt, empreintes digitales progressivement estompées, détails réalisés à la pointe de l’ongle.
Pas moins de trente-cinq artistes actifs dans les cercles lettrés des Ming ou à la cour des Qing nous confrontent à un idéal esthétique exigeant : la peinture doit se pratiquer en résonance avec les autres manifestations naturelles de la Création, qu’inspire un ordre unique.
Le xxe siècle n’est pas oublié. Les contacts noués par le musée Cernuschi avec de nombreux artistes chinois contemporains lui ont permis de constituer une collection exceptionnelle en Europe : Solitaire contemplant un paysage de Zhang Daqian (1899-1983) ou les études de nus de Pan Yuliang (1895-1977) le confirment avec brio.

A voir

« Six siècles de peintures chinoises, œuvres restaurées du musée Cernuschi », musée Cernuschi, 7, avenue Vélasquez, Paris VIIIe, www.cernuschi.paris.fr, jusqu’au 28 juin 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°611 du 1 mars 2009, avec le titre suivant : Six siècles de peintures chinoises

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