musée

Sarkis, en pleine lumière

L'ŒIL

Le 1 février 2000 - 257 mots

Médusé dans son adolescence par le visage torturé du personnage dépeint par Munch dans le Cri, Sarkis décide de devenir peintre. Ses études d’architecture d’intérieur menées à leur terme, il prend l’initiative en 1964 de quitter Istanbul, sa ville natale, et d’émigrer à Paris. Les années 60 marquent une évolution dans sa pratique. Il expérimente le collage, le maniement d’objets au sein d’installations. En 1976, il découvre les possibilités de la lumière et sa dimension théâtrale. Il en fait son leitmotiv. Aujourd’hui, artiste complet, vidéaste, il supervise en chef d’orchestre la mise en scène et la durée de vie des œuvres entre elles, avec une maîtrise remarquable. Le Capc met à l’honneur Sarkis à travers une exposition d’une ampleur exceptionnelle, synthèse de sa création artistique et de ses idées. La grande nef abrite Paratonnerre, œuvre majeure qu’il a réalisée en 1992. Cette pièce centrale est entourée de tapis provenant de pays tels que l’Inde, le Pakistan, la Chine, le Tibet ou l’Arménie. Leurs chevauchements évoquent les conflits géo-politiques qui les secouent. Ils recouvrent 17 scènes sur lesquelles reposent des moniteurs diffusant les 25 films intitulés Au commencement. Des sculptures datant de 1994 se déploient dans les collatéraux sous le nom des Sept Trésors de Guerre de la Réunion. Il s’agit de 14 lustres en néon fluorescent, suggérant les différents ateliers de l’artiste. Aux œuvres luminescentes du rez-de-chaussée succèdent les aquarelles (Icônes) et les sons sacrés du premier étage. Parcours exemplaire d’un artiste aux multiples facettes.

BORDEAUX, Capc, jusqu’au 9 avril et PARIS, galerie Arlogos, jusqu’au 26 février.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°513 du 1 février 2000, avec le titre suivant : Sarkis, en pleine lumière

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