galerie

Santillana entre verre et mercure

L'ŒIL

Le 1 décembre 1999 - 246 mots

Il n’est certainement pas facile d’être la petite-fille du grand verrier Paolo Venini, mais cela aura aussi permis à Laura de Santillana de baigner dans l’atmosphère magique des ateliers de Murano, de traîner, enfant, près des fours et des maître-verriers, de contempler les métamorphoses qui jaillissent de leurs mains. Mais surtout de comprendre que les possibilités du verre sont infinies. Après la School of Arts de New York, Laura rentre au bercail et s’attelle à l’apprentissage de toutes les techniques du verre soufflé. Elle s’arrête un moment sur les chatoyantes murrine sur lesquelles elle accomplit un grand travail de recherche. Puis elle crée pour Eos des vases opaques aux longs cols légèrement penchés qui ont beaucoup de succès. Enfin, aujourd’hui, ses œuvres se rapprochent d’œuvres picturales. Elle réalise de très grands carrés, proches de tesserae agrandies, obtenus par des couches successives de couleurs foncées qui, écrasées, composent d’étranges formes flottant comme dans le vide tels des fantômes, certes transparents mais dont le cœur intérieur semble fuir et se dédoubler. Dans le petit atelier de Giovanni Cenedese à Murano, Laura de Santillana invente librement des œuvres qui mettent en lumière l’état liquide du verre. Ses « dalles » mates et luisantes comme du mercure, contiennent comme des poches remplies de couleurs qui se diluent dans un hypothétique aquarium. C’est la densité, le poids du matériau « verre » qui désormais l’intéresse.

PARIS, galerie L’Arc-en-Seine, jusqu’au 24 décembre, VENISE, Musée Correr, et MURANO, Musée du Verre, septembre-octobre 2000.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Santillana entre verre et mercure

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