Rêves aborigènes

Peintures contemporaines et objets rituels

Le Journal des Arts

Le 1 mars 1997 - 306 mots

Le Musée des beaux-arts de Clermont-Ferrand présente l’art aborigène australien à travers une cinquantaine de peintures d’artistes contemporains et d’objets traditionnels.

CLERMONT-FERRAND - Avec des objets cérémoniels étranges et secrets, l’art aborigène a toujours été synonyme de sacré. Mais cette tradition pourtant millénaire a également donné lieu à une production de peintures acryliques contemporaines. Celles-ci nous introduisent dans la modernité en associant, de façon paradoxale, des thèmes ancestraux issus du "Temps des Rêves" (Dream time) à une technique occidentale. Telles des cartes topologiques abstraites, ces peintures modernes représentent des histoires mythiques, des paysages ou des sites sacrés. Elles sont aujourd’hui vendues dans les galeries de Sydney ou de New York. En France, seule la galerie parisienne Baudoin Lebon, pionnière dans ce domaine, n’a pas hésité à exposer des toiles aborigènes au même titre que des œuvres occidentales. La plupart des pièces présentées proviennent d’ailleurs de la collection du galeriste – qui se passionne pour l’art australien depuis 1979 –, mais aussi de chez Stéphane Jacob, un jeune marchand parisien, et de la Halle Saint-Pierre (ex-Musée en Herbe).

L’exposition montre les deux aspects de la culture aborigène à travers des pièces anciennes et contemporaines. Autour des écorces peintes de la terre d’Arnhem sont réunis des objets cérémoniels, tels des os pointeurs magiques ou des bâtons de danse rituels en bois. Plus loin, des peintures acryliques contemporaines du désert d’Australie côtoient des instruments usuels sculptés (boomerangs, lances, propulseurs). Tout comme les objets rituels, les peintures exécutées à l’origine sur le corps ou le sable intervenaient dans les cérémonies. À partir des années soixante-dix, avec le mouvement Papuny – un groupe d’artistes du Désert central –, elles ont été transposées sur toile et commercialisées.

L’ART DES ABORIGÈNES D’AUSTRALIE, jusqu’au 27 avril, Musée des beaux-arts, place Louis-Deteix, 63100 Clermont-Ferrand, tél. : 04 73 23 08 49, tlj sauf lundi 10h-18h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°34 du 1 mars 1997, avec le titre suivant : Rêves aborigènes

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