Montrer l’information du monde est au cœur de la programmation du festival du photojournalisme, fondé et dirigé par Jean-François Leroy.
La 31e édition n’y déroge pas, consolidée dans son parti pris de proposer une sélection resserrée de reportages, réalisés ou non dans le cadre de commandes passées par un organe de presse. Les reportages réalisés sur les gilets jaunes depuis le début du mouvement par Olivier Coret pour LeFigaro Magazine ou par Éric Hadj pour Paris Match développent ainsi leurs différentes facettes au-delà des affrontements avec les forces de l’ordre. Les séjours répétés d’Ivor Prickett en Irak et en Syrie pour le New York Times apportent une vision élargie des répercussions des conflits sur leurs populations civiles. Les investigations de Lorenzo Tugnoli pour le Washington Post sur la guerre au Yémen entre les rebelles Houthis et la coalition pro-gouvernementale menée par l’Arabie Saoudite témoignent, de leur côté, d’une guerre qui a propulsé la situation humanitaire du pays au premier rang des pires existant actuellement. L’enquête au long cours de la jeune Kasia Strek sur les conséquences de l’interdiction ou des restrictions à l’avortement dans un certain nombre de pays, dont la Pologne, récompensée l’an dernier du prix Camille Lepage, connaît pour sa part sa toute première exposition. Patrick Chauvel voit, lui, pour ses 70 ans sa carrière de reporter de guerre retracée dans une grande exposition, et le Journal d‘un photographe d’Alain Keler égrener une vie passée à témoigner du monde.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°726 du 1 septembre 2019, avec le titre suivant : Regarder le monde en face
