Recherche Orphée désespérément

Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1995 - 226 mots

Après Béthune et Strasbourg, «Les métamorphoses d’Orphée» s’arrêtent à Bruxelles, au Musée d’Ixelles. La permanence du mythe et ses métamorphoses font l’objet d’une exposition qui, à travers l’image emblématique d’Orphée, pose le problème du statut de l’artiste.

BRUXELLES (de notre correspondant) - La figure d’Orphée et sa destinée ont occupé l’artiste depuis la plus haute antiquité sans déserter les terres de la création contemporaine. Chaque époque a livré sa vision du mythe, insistant tantôt sur le récit merveilleux, tantôt sur le destin tragique.

Au fil des cent soixante œuvres présentées, l’exposition remonte le temps et se laisse entraîner par des visions qui vont jusqu’à l’abstraction. Entre récits légendaires et évocations oniriques, Orphée témoigne de la difficulté à vivre l’art dans une réalité aussi bien psychique que sociale.

Pareille exposition est autant à voir qu’à lire. Aussi le catalogue constitue-t-il un passage obligé pour celui qui voudrait dépasser le simple plaisir des images. Sa rédaction soignée offre une lecture fouillée du mythe à travers les siècles et lui rend sa dimension pluridisciplinaire. Le visiteur dispose ainsi d’un outil aussi remarquable qu’agréable. Cette présentation ixelloise de l’exposition constitue également un hommage à son commissaire, Catherine Camboulives, qui vient de disparaître tragiquement. Le destin d’Orphée semble bien aveugle.

LES MÉTAMORPHOSES D’ORPHÉE, jusqu’au 30 juillet au Musée d’Ixelles, Ren­sei­gnements tél. 02 511 90 84, catalogue édité par Snoeck-Ducaju, 218 p.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°16 du 1 juillet 1995, avec le titre suivant : Recherche Orphée désespérément

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