Questions à... Jean-Michel Bouhours

Conservateur au MNAM, commissaire de l’exposition

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 29 septembre 2010 - 213 mots

En quoi Arman se distingue-t-il au sein du Nouveau Réalisme ?
Ce n’est ni le choix de l’objet ni la typologie de l’objet utilisé, mais la procédure qui est opérée sur cet objet. L’Accumulation armanienne, pour ne prendre que cet exemple, illustre ou renvoie au mode de production industrielle de l’objet moderne : sa répétition à l’identique, sa consommation de masse et sa destruction rapide.

Quelle est sa dette à l’égard de son ami Yves Klein ?
Klein avait une personnalité hors du commun qui lui conférait un ascendant sur les autres, dont Arman. Entre 1957 et 1960, Klein et Arman utilisent un langage artistique très proche : les allures d’objets, mais aussi de corps ou de plantes d’Arman, montrent de réelles similitudes avec les cosmogonies et les anthropométries d’Yves Klein.

Quelle influence les relations d’Arman avec les États-Unis ont-elles exercée sur son art ?
Tout d’abord, l’environnement socio-économique dont Arman se faisait l’écho allait être encore plus prégnant aux États-Unis qu’en Europe. Le type d’objets utilisés change : les objets de rebut récupérés à Nice sont remplacés par des objets provenant de surplus de production industrielle trouvés à Canal Street. Installé dans un loft au-dessus de celui occupé par le peintre Frank Stella, Arman va recevoir l’influence du minimalisme et s’en inspirer durablement.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°628 du 1 octobre 2010, avec le titre suivant : Questions à... Jean-Michel Bouhours

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