Olivier Debré

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 25 mars 2008 - 236 mots

L’exposition « Paysages de Loire » d’Olivier Debré (1920-1999) s’ouvre sur vingt-six œuvres sur papier réalisées entre 1945 et 1953. Avec une violence contrôlée, les noirs, les blancs et les gris modèlent des formes totalement abstraites. Mais les titres peuvent être explicites : Le Mort et le Sourire nazi. Dans le sillage de son frère Michel Debré, futur Premier ministre, le jeune homme avait participé à la Résistance pendant la guerre.
Concert champêtre ou Grande Brune (1947-1952), œuvre emblématique de l’après-guerre, introduit les peintures de grand format qu’affectionnait le peintre des rideaux de scène de la Comédie française et des opéras de Hong Kong et de Shanghai. La subtilité des tons, glorifiée par une épaisse matière picturale, permet à l’œil de glisser sur la surface âpre et délicate du tableau. Élégance et puissance participent de la même énergie.
Des photos témoignent qu’enfant Debré s’installait pour peindre sur les rives de la Loire. Toujours il y reviendra. Une vingtaine de paysages, datés de 1970 à 1997, ponctuent une peinture marquée par une gestualité toujours plus libre. Le peintre travaille immergé dans la nature, véritable atelier en plein air. Il y puise sa force, laissant sur la toile de vastes étendues de peinture à l’huile extrêmement fluide. Quelques concrétions de matière épaisse en ponctuent les bords, comme des bois flottés échoués sur les rives du fleuve.

« Olivier Debré », musée des Beaux-Arts d’Orléans (45), www.musees.regioncentre.fr, jusqu’au 11 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°601 du 1 avril 2008, avec le titre suivant : Olivier Debré

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