Olaf Breuning, entre vraies poupées et faux singes

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 14 juin 2002 - 310 mots

Au printemps 2001, le Swiss Institute – Contemporary art (SI) de New York avait déjà présenté la vidéo d’Olaf Breuning, Trailer, intégrée aujourd’hui dans son installation Hello Darkness présentée au même endroit (jusqu’au 3 août). En s’inspirant de films – en particulier des longs-métrages gore de série B –, de spots publicitaires pour la télévision, d’affiches commerciales et de l’histoire de l’art, Olaf Breuning entraîne le visiteur dans une atmosphère de fête foraine, peuplée d’accessoires bon marché et faisant de multiples références à la culture populaire. Son œuvre échappe pourtant depuis toujours à l’ironie. Cet étrange sérieux la rend légèrement cauchemardesque, l’inscrivant dans la même veine qu’une réalisation récente, imprégnée du style MTV, de Paul McCarthy. Hello Darkness immerge le visiteur dans une expérience filmique. Ce dernier est en effet confronté à une séance de destruction – une bibliothèque est réduite en miettes – orchestrée par une “poupée sexuelle qui manie la hache”. Le visiteur traverse de la fumée et un tunnel lumineux qui lui font perdre tout repère pour finalement le conduire au coupable : une “vraie poupée” à l’apparence horriblement humaine qu’Olaf Breuning a achetée sur Internet. L’intérêt que porte l’artiste au kitsch et au grotesque, sans parler de sa parodie d’œuvres de plasticiens tels Matthew Barney, est évident dans une pièce précédente, Sibylle (voir illustration). Olaf Breuning, qui a suivi une formation de photographe à Zurich, a bénéficié de nombreuses expositions depuis le milieu des années 1990, notamment en France, à la galerie Air de Paris (Paris) en 2000, avant le Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (2003). Sa dernière grande installation, inaugurée en juin 2001 au Kunstverein Freiburg (Allemagne), puis présentée à la Metro Pictures Gallery de New York à l’automne suivant, mettait en scène de grands singes mécaniques avec des yeux électriques verts qui éblouissaient les visiteurs lorsque ces derniers entraient dans la salle.   

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°151 du 14 juin 2002, avec le titre suivant : Olaf Breuning, entre vraies poupées et faux singes

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