Odes au Levant

L'ŒIL

Le 28 août 2007 - 248 mots

Les scènes de pardon des calvaires bretons et les pèlerinages de bigoudènes du musée vannetais cèdent quelques cimaises aux geishas et samouraïs nippons. Réduire l’exposition d’estampes japonaises à ces deux sujets serait pourtant limiter l’étendue du champ iconographique présenté dans ces délicats parchemins.
L’accent est mis sur la production d’estampes des XVIIIe et XIXe siècles. Si les intrépides guerriers déclament leur puissance aux jeunes courtisanes, s’adonnant au shamisen ou à la poésie, les paysages exposés font la part belle aux stations maritimes qui jalonnent la route du Tokaido, reliant Edo, l’ancienne Tokyo, à la ville de Kyoto, haut lieu de villégiature et résidence impériale.
De grands maîtres de la discipline dépeignent ainsi les « images du monde fluctuant », puisant leur inspiration et leur style dans l’observation de la nature, humaine et paysagère. Hiroshige et Hokusai offrent une nature épurée mais chatoyante et s’attachent à traduire l’immensité dans ses moindres détails. Tous deux se sont illustrés dans la représentation sérielle du mont Fuji et des haltes du Tokaido, dont les nombreuses vues narrent les reflets des saisons sur ces paysages du Levant.
Utamaro le portraitiste a quant à lui introduit une rupture dans cette discipline : il recadre ses modèles. Les muses en pied sont représentées en buste, permettant une plus grande attention à la coiffure et au visage, dont les traits, idéalisés, obéissent à un art codifié du portrait. 

« Estampes japonaises », musée de la Cohue, 9, place Saint-Pierre, Vannes (56), tél. 02 97 47 35 86, jusqu’au 30 septembre 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°594 du 1 septembre 2007, avec le titre suivant : Odes au Levant

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