Nouvelle-Guinée

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 29 janvier 2008 - 270 mots

Mythe ou réalit锉? Les repères s’effacent, on
ne sait plus très bien dans quel monde on se trouve... En fait, on est à Genève au musée Barbier-Mueller, pour visiter l’exposition Nouvelle-Guinée, riche de près de deux cents objets.

Tout ce qui provient de cette immense île mélanésienne située au nord de l’Australie dégage un rare effet de fascination mais aussi d’angoisse, car les formes semblent se métamorphoser sous nos yeux. Les artistes transforment tout objet et les formes se muent en d’autres.
Les objets de la vie quotidienne ne sont plus tout à fait les mêmes, un plat deviendrait un poisson ou une pirogue, mais pourrait aussi suggérer un bouclier ou le corps d’un animal. La Coupe à pigment n° 48 semble représenter un personnage accroupi, mais rien de tel sur l’autre Coupe à pigment n° 49 où il s’agirait de plusieurs évocations de l’ancêtre créateur.
Comme le dit Philippe Peltier dans son introduction : « Un objet de Nouvelle-Guinée n’est jamais de lecture simple. » Il s’agit pour le visiteur de se frayer un chemin dans une invraisemblable prolifération de formes, de matières, de couleurs. Tout vibre, car « ces objets servent un pouvoir qui est autant celui des hommes que celui des ancêtres... qui sont des ombres redoutées, tout à la fois puissances à l’origine du monde et détenteurs de forces germinatrices indispensables. » Pour les arts de Nouvelle-Guinée, comme pour toutes les autres formes d’arts premiers, rien ne se fait sans les ancêtres.

Voir « Ombres de Nouvelle-Guinée, arts de la grande île d’Océanie », musée Barbier-Mueller, rue Jean-Calvin, 10, 1204 Genève (Suisse), www.barbier-mueller.ch, jusqu’au 31 mars 2008.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°599 du 1 février 2008, avec le titre suivant : Nouvelle-Guinée

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